Un Filet Pur qui vous explique à quoi correspond le « hard » dans « hard seltzer », qui met en lumière le lien entre la consommation de viande et la masturbation et qui lève le voile sur la nouvelle pandémie qui se prépare : ça ne se refuse pas, n’est-ce pas ?
Surligné au fluo
Hello les motivés du mieux ! Non, je ne m’adresse pas à vous, je m’adresse à Frans Muller. Ces dernières semaines, les critiques des analystes et le mécontentement des investisseurs dénonçaient une progression jugée trop lente chez Ahold Delhaize. Pourtant, le PDG a finalement réussi à présenter un rapport plus qu’honorable. Selon ce rapport, les ventes en ligne ont explosé tandis que les magasins physiques enregistrent une croissance deux fois plus rapide que prévu, et ce malgré une base de comparaison difficile considérant la vague de surstockage généralisée au premier trimestre 2020, vous vous souvenez ?
Mais le groupe de fusion ne recule pas. Mieux encore : le détaillant gagne à nouveau des parts de marché aux Pays-Bas et en Belgique. Quelque 30 points de pourcentage, apparemment. Grâce aux réductions sur les produits sains du programme SuperPlus, entre autres. Et grâce à l’essor rapide de la livraison à domicile. Muller a sans aucun doute déjà pris connaissance du rapport de McKinsey, dans lequel ces intellos d’un groupe de consulting expliquent clairement comment rentabiliser les achats en ligne. Il a surligné au fluo le paragraphe sur la rentabilisation des données clients. Vous non ?
Séparation exigée
Une remarque cinglante s’impose : nous ne pouvons toujours pas savoir ce qu’il en est pour le phénomène du e-commerce bol.com . Pas de détails financiers, hormis un taux de croissance, le nombre de vendeurs partenaires et un chiffre d’affaires approximatif. Une position qui devient peu à peu intenable, selon les analystes. Ils exigent un aperçu. Le magasin pour tout et tous n’est pas un supermarché, après tout. Cette plateforme non alimentaire devient trop importante et mérite une valorisation propre, claire. Un signe avant-coureur d’une scission et d’une introduction en bourse séparée ? Et bien, pourquoi pas ? La pression va continuer à s’intensifier. Et puis, si le collègue Coolblue peut le faire…
Encore une petite chose : Ahold Delhaize marque des points au Benelux, notamment grâce à des prix fous sur les aliments frais. Comme c’est le cas en ce moment même : du blanc de poulet à moitié prix et une portion de cabillaud pour 3,99 euros seulement chez Albert Heijn, dépêchez-vous. Les concurrents de Delhaize ne peuvent bien entendu pas rester à la traîne et proposent donc des promotions 1+1 gratuit sur la laitue et le yaourt, entre autres. Ce qui n’est pas du tout au goût de buurtsuper.be. De telles promotions sur les aliments frais doivent être purement et simplement interdites : « Une menace pour la sécurité alimentaire et, par extension, pour toute la planète », prévient l’organisation. Cependant, la plupart de ces usines bleues sont exploitées par des entrepreneurs indépendants, qui ne se plaignent pas des chiffres de vente. Et les collègues d’AD & Proxy Delhaize s’y sont mis joyeusement depuis un petit temps. Alors, qui demande réellement une interdiction ? Spar, peut-être ?
Tout le monde se mobilise
Si les promotions folles sur la viande et les légumes ne détruisent pas la planète, la fast food le fera. Les hamburgers de bœuf, plus exactement : selon les militants, ils seraient bourrés d’antibiotiques, ce qui entraînera, à terme, l’apparition de super-bactéries résistantes qui affecteront également les humains. En bref, une pandémie se profile, par rapport à laquelle ce coronavirus n’est qu’une partie de plaisir. C’est pourquoi, lors des assemblées générales de McDonald’s, KFC et compagnie, des actionnaires militants (ça existe !) introduisent des motions exigeant une plus grande transparence autour de l’utilisation d’antibiotiques dans la chaîne de production. Où est-elle passée, l’époque où, en tant que multinationale, vous pouviez vous laver les mains de votre responsabilité sociale tant que le dividende était suffisamment élevé ?
Kellogg’s l’a également compris. Le producteur de bombes de sucre, que des journalistes malveillants qualifient parfois à tort de producteur de bombes de sucre, va redorer son image et présente donc un véritable manifeste pour le bien-être. Le groupe ne nourrit que de bonnes intentions : la teneur en sucre sera nettement réduite, les emballages seront plus petits, les banques alimentaires seront inondées de dons et de nouveaux en-cas ultra-sains seront mis sur le marché.
Tolérance zéro
C’est logique : Kellogg’s ayant été fondé par un médecin, ces produits ne peuvent pas être si mauvais, non ? (Voir aussi : les pizzas vertueuses de cet autre docteur, monsieur Oetker.) Le directeur du Benelux, Luc Houben, s’est presque étouffé avec son bol de Frosties lorsque notre directrice éditoriale lui a rappelé que, de son temps, le célèbre médecin John Harvey Kellogg déconseillait fortement de manger du steak car cela stimulait l’appétit sexuel et la masturbation répréhensible. Eh oui, pas d’interview qui ne fasse pas l’objet d’une préparation minutieuse chez RetailDetail, et nous connaissons nos priorités. La rédaction suit un régime strict de pâte de grillons et de haché de larves, des mets qui seront désormais produits à Geel, perle de la Campine, connue pour son festival de reggae qui n’aura pas lieu cette année non plus, malgré le défilé de bonnes nouvelles de la brigade d’assouplissement rue de Loi.
Ceux qui décident de prendre un verre en terrasse malgré les températures fraîches et les averses violentes peuvent désormais commander une nouvelle boisson : « It’s Topo Chico Time », oui. Car Coca-Cola se lance aussi sur le marché des boissons alcoolisées à faible teneur en alcool. En fin de compte, le « hard » de hard seltzer fait surtout référence à la vitesse à laquelle les chiffres de vente grimpent, et pas question de rester à la traîne. Le producteur de boissons gazeuses émet une réserve : à Atlanta, ils appliquent la tolérance zéro pour la consommation de Topo Chico. Les consommateurs devront fournir une preuve d’identité – toute personne de moins de vingt ans peut l’oublier – et une preuve de bonne conduite et de moralité. C’est comme ça. Pas d’assouplissement. Pas même pour les night shops, très en colère parce qu’ils n’ont toujours pas le droit de vendre des hard seltzers à ceux qui veulent continuer leur confortable terrasse party sur l’espace public après 22 heures. Cette crise ne sera vraiment terminée que lorsqu’il y aura à nouveau des dégustations dans les magasins Colruyt. Et pas un jour avant. Pas vrai ? À la semaine prochaine !
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