La majorité des salariés d’un centre de distribution d’Amazon en Alabama a voté contre la constitution d’une délégation syndicale. Les syndicats accusent le géant du commerce électronique d’intimidation et de propagande antisyndicale.
Importance internationale
Le vote de Bessemer (Alabama), qui emploie près de 6 000 salariés majoritairement noirs, a rapidement acquis une résonance internationale. Le géant de l’e-commerce, deuxième employeur des États-Unis, a toujours combattu bec et ongles l’arrivée des syndicats. Des syndicats sont cependant actifs dans les filiales européennes de l’entreprise.
La campagne a été âprement disputée. Amazon n’a pas ménagé ses efforts pour convaincre les travailleurs que la présence d’un syndicat leur coûterait surtout beaucoup d’argent. L’entreprise de Jeff Bezos a même mis en ligne un site web spécial à cette fin.
Le syndicat, pour sa part, a reçu le soutien de plusieurs célébrités, rapporte De Standaard. L’acteur Danny Glover et Bernie Sanders, notamment, se sont rendus à Bessemer.
La tension était vive au moment du dépouillement des votes. Les deux parties désirant vérifier l’absence d’irrégularités, la procédure a duré plus d’une semaine. Quelque 500 voix ont été contestées, mais ce nombre est trop faible pour avoir un impact sur le résultat.
Intimidation
Amazon est manifestement très satisfaite des résultats. « Le syndicat dira que nous avons gagné cette élection grâce à des manœuvres d’intimidation, mais ce n’est pas vrai. Nos employés ont entendu énormément de messages anti-Amazon », a déclaré l’entreprise américaine.
Les syndicats, quant à eux, refusent la défaite. Selon le dirigeant syndical Stuart Appelbaum, Amazon a délibérément créé une atmosphère de confusion, de contrainte et de peur qui a entravé le libre choix du personnel.