L’industrie alimentaire belge a été touchée de plein fouet par le coronavirus en 2020, mais elle a fait preuve de résilience. Pour cette année, le secteur fonde ses espoirs sur une réouverture rapide de l’horeca.
Baisse des exportations
Le chiffre d’affaires de l’industrie alimentaire belge a chuté de 1,7% à 54,4 milliards d’euros en 2020, signale la Feva, la fédération sectorielle. Le premier trimestre avait été excellent avec une croissance d’environ 7%, mais il a été suivi d’un net repli. « La baisse atteint 4,3% pour les trois derniers trimestres », a expliqué la conseillère économique Carole Dembour. « C’est le secteur des boissons qui a été le plus impacté avec une baisse de la production allant jusqu’à 18%, qui s’explique par une plus grande dépendance à l’égard de l’horeca. » La belle croissance enregistrée par le secteur en 2019 a été anéantie en 2020.
Les exportations aussi ont reculé de 1,9% à 26,7 milliards d’euros. Mais on note d’importantes différences entre les marchés : l’industrie alimentaire belge a vendu 11% de moins à l’Italie, qui a été durement touchée par l’épidémie, et les exportations vers la France ont également diminué de 4%. Les exportations vers les États-Unis ont également chuté au deuxième et au troisième trimestre, mais elles se sont redressées depuis. Sur l’ensemble de l’année, le recul s’établit cependant à 5%. Les exportations vers la Chine, en revanche, ont progressé de 15%.
Trois remèdes
Le secteur a donc été durement touché, mais n’est pas à terre, affirme Bart Buysse, CEO de Fevia. « Grâce aux mesures de soutien du gouvernement et à notre plan de relance #ReverseTheCurve, le secteur n’a pas fini aux soins intensifs. L’emploi s’est maintenu et malgré une baisse de 3,7%, l’industrie alimentaire reste le premier investisseur industriel avec 1,7 milliard d’euros. »
Pour guérir complètement, la Fevia voit trois remèdes. Il est avant tout crucial de rouvrir l’horeca et l’événementiel avec les mesures de soutien nécessaires, également pour les sous-traitants. Le secteur demande également la poursuite de l’élimination du handicap salarial et lié aux coûts énergétiques. Les achats transfrontaliers ont en effet immédiatement retrouvé leur ancien niveau après la réouverture des frontières, car l’alimentation est plus chère en Belgique que dans les pays voisins. Un troisième remède pour garder le secteur en bonne santé consiste à investir dans la transformation numérique et l’entrepreneuriat circulaires.
Car à l’épidémie s’ajoute aussi l’impact du Brexit : près de la moitié des entreprises alimentaires prévoient un recul léger à plus marqué de leur chiffre d’affaires. Exporter vers la Grande-Bretagne devient plus complexe, exige davantage de formalités et crée de l’incertitude. En outre, des certificats sanitaires seront exigés pour certains produits à partir d’octobre, mais nous attendons encore que les détails soient réglés. Il y aura en tout cas moins de souplesse aux frontières à partir de 2022. La Fevia craint donc que l’égalité de traitement disparaisse à terme et que les entreprises britanniques bénéficient d’avantages concurrentiels.