Une entreprise comme Ecover n’a plus grand-chose à apprendre en matière de durabilité. Dès sa création en 1980, elle s’était fixé pour objectif de produire des lessives et détergents durables et respectueux de l’environnement. Mais Tom Domen, responsable mondial de l’innovation à long terme chez Ecover, ne veut pas se reposer sur ses lauriers. « Il est toujours possible de faire mieux », sourit-il.
L’emballage avant tout
« Nous aussi avons encore du pain sur la planche pour devenir encore plus durables », poursuit Tom Domen. Mais Ecover possède de nombreux atouts. Depuis sa création, l’entreprise – propriété du fonds d’investissement Skagen depuis 1992 – n’a cessé de progresser pour être aujourd’hui le leader mondial sur le marché des produits d’entretien respectueux de l’environnement.
Il y a exactement dix ans, Ecover était la première entreprise à proposer une bouteille entièrement recyclable à base de sucre de canne. Trois ans plus tard, l’entreprise introduisait des emballages fabriqués en partie à partir de déchets plastiques recyclés provenant de la mer. Aujourd’hui, l’emballage reste le fer de lance de la stratégie de durabilité de Tom Domen. Ou plutôt la réduction des emballages.
Ecover expérimente ainsi un système de bouteilles rechargeables dans les supermarchés. Dans notre pays, ils le font en partenariat avec Delhaize. « La réutilisation est notre priorité absolue », explique Tom Domen. « Nous essayons de réduire autant que possible notre consommation de plastique en limitant au maximum les bouteilles à usage unique. »
Facilité d’utilisation
Bien sûr, un système de vente en vrac dans les magasins et de clients qui apportent leurs propres bouteilles n’a rien de neuf. Mais Tom Domen reconnaît qu’il a fallu l’extraire de sa « niche verte ». « Le principe existe depuis un certain temps dans les magasins de produits naturels, mais il se caractérisait souvent par des systèmes de recharges manuelles peu pratiques, avec des produits qui débordaient ou se renversaient. »
La solution Ecover : un système de recharge qui doit améliorer considérablement la facilité d’utilisation dans le magasin. Et le succès semble au rendez-vous. « Chaque fois que nous testons notre système dans un magasin, nous observons des réactions très positives chez les clients. Les consommateurs sont de plus en plus ouverts à de telles solutions », affirme Tom Domen. Bien qu’il reconnaisse qu’il reste quelques défauts à résoudre. « Il arrive encore que l’on renverse un peu de liquide ou qu’une des machines tombe en panne. Et le personnel qui doit régulièrement remplacer les emballages en vrac doit passer par un processus d’apprentissage. »
La concurrence arrive
Tom Domen voit-il il Ecover ne plus vendre ses détergents que par le biais d’un tel système à l’avenir ? « Ce serait évidemment génial. Mais il est plus probable que nous nous dirigions vers un modèle hybride. Nous pourrions par exemple imaginer une “boucle”, un circuit fermé qui permettrait aux clients de rapporter leurs bouteilles usagées, comme pour la bière. »
Tom Domen n’est pas certain que ce modèle puisse s’imposer à l’ensemble du secteur. « Mais il est un fait que les lignes bougent. Quand nous avons testé ce système pour la première fois dans un supermarché d’Oxford au Royaume-Uni, nous avons remarqué que des concurrents venaient également jeter un coup d’œil et prendre des photos de nos stations de recharge. »
RetailDetail Fashion Congress
RetailDetail organise son Sustainability Congress le 1er avril. Il mettra en évidence des retailers qui passent d’une empreinte écologique négative à des « poignées de main positives » : des initiatives durables et extensibles qui nous rapprochent d’une économie circulaire. Sous les auspices de Stefaan Vandist, Ine Stultjens(Auping), Caroline Gastaud(IKEA) et Lander Desmedt(HNST) dévoileront leurs projets dans ce domaine. Cliquez sur ce lien pour commander vos tickets pour le livestream.