Ce 11 mars, RetailDetail organisait – en ligne, il va sans dire – son Food Congress. Luc Dossche(Biofresh/Ekoplaza), Jan Peeters (Peeters-Govers), Filip Fontaine (VLAM) et Rachid Lamrabat(By Oummi) y ont exposé leur vision du futur de l’industrie alimentaire. Voici sept grands enseignements à tirer de cet événement.
1. Le bio, le durable et le local se distinguent
Biofresh était l’un des pionniers des produits bio et organiques. Ils livrent des produits bio aux établissements Ekoplaza/Orgin’O depuis le début du XXIe siècle. Notre enquête exclusive avait déjà confirmé que leurs efforts portaient leurs fruits : Ekoplaza n’avait jamais été aussi pertinent depuis la pandémie.
Luc Dossche et son entreprise ont reçu ainsi un excellent bulletin, et le CEO était très satisfait de la confirmation apportée par le consommateur. « La pandémie a changé la donne, mais nous avons déjà connu des épisodes semblables. Pendant ces périodes, nous montrons que nous sommes là pour nos consommateurs, et cela se traduit par des réactions positives », a-t-il expliqué.
2. La vision à long terme est la seule option
« Des produits 100% bio, comme une grenadine produite exclusivement avec des pommes : c’est ce vers quoi nous allons. » Luc Dossche a une vision claire de l’avenir de l’industrie. « Nous choisissons d’être choisis, les clients ont confiance dans nos produits. Et les consommateurs dont nous avons gagné la confiance reviennent chez nous. »
À terme, tous les magasins Origin’O adopteront le concept Ekoplaza. Le premier Ekoplaza de Belgique a ouvert ses portes à Alsemberg. Cette transformation soutient la vision à long terme de Biofresh.
3. Les valeurs au centre du jeu
Frais, responsable, local et personnel. Ce sont les quatre valeurs clés sur lesquelles Jan Peeters se concentre. Avec les « Blauwe Vrienden » (Amis bleus en VF), il a trouvé déjà un accord pour intégrer ces valeurs fondamentales dans 12 supermarchés Albert Heijn en Belgique. « Les consommateurs opèrent un choix responsable pour ce qu’ils mangent parce que c’est un besoin fondamental. C’est l’expérience client, les prix et les produits proprement dits qui permettent à Albert Heijn de se classer parmi les meilleurs », explique Jan Peeters.
4. Du frais sur mesure
Avec son grossiste Délidis, Peeters se concentre sur une niche spécifique. L’objectif n’est pas d’être juste un énième fournisseur de produits en vrac, mais de fournir des produits de qualité à tous ceux qui en ont besoin (y compris les écoles, les prisons…). Cette spécificité leur permet de se démarquer des autres producteurs/fournisseurs.
C’est alors KFC est venue frapper à leur porte, une entreprise dont les valeurs fondamentales ne correspondent pas à première vue avec celles de Peeters. Il est resté bouche bée quand il s’est rendu compte qu’il s’agissait de poulet frais traité par des chefs spécialisés, qui travaillaient leurs produits de manière responsable.
5. Connecter les consommateurs
Rachid Lamrabat, fondateur de By Oummi, cherche à mettre en relation différents groupes de consommateurs. Tant les nouveaux consommateurs que les foodies sont à la recherche de produits authentiques, de qualité. Avec son nouvel assortiment de produits ethniques, il a trouvé une recette efficace pour attirer un large groupe cible qui ne trouvait guère ce qu’il cherchait dans nos supermarchés. « Notre grand défi était de mettre en relation différents types de consommateurs », explique Rachid Lamrabat.
6. Les critères d’achat n’évoluent pratiquement jamais
Les dix principaux critères d’achat n’ont presque pas évolué en dix ans. Des valeurs éternelles comme la fraîcheur, le prix, le goût, l’odeur et la date de péremption conservent leur place. Filip Fontaine (VLAM) en a fait la démonstration lors du Congrès.
Les plus fortes progressions dans ce classement sont à mettre à l’actif de l’origine des produits et du commerce équitable. Tous les critères relatifs à la sécurité (contrôle de la filière ou étiquette) sont par contre en recul. Une baisse qui s’explique par les gros investissements consentis par la Belgique dans la protection de la sécurité alimentaire.
7. Impact du Covid-19
Filip Fontaine a résumé en quelques points les conséquences de la crise sanitaire. « La pandémie a eu un impact important sur le lieu et la manière dont nous achetons notre alimentation. Moins sur les produits que nous consommions. Tout le monde veut acheter local, mais en fin de compte, c’est le porte-monnaie qui décide. Et dès que nous aurons à nouveau la liberté de reprendre nos vieilles habitudes, nous le ferons. En conclusion, la deuxième vague a presque eu les mêmes effets que la première, sous une forme légèrement atténuée. »
Prochain événement : Fashion Congress
Retail Detail organise son Fashion Congress le 25 mars. Peter De Sutter (e5 Mode), Dwayne Branch (Deloitte Belgique), Dirk Smet (WASTED Atelier) et Laurent Mainil (Crunch Analytics) viendront y partager leur vision de la mode de demain. Vous pouvez réserver vos places ici.