La chaîne de magasins d’articles de plein air AS Adventure a obtenu un rééchelonnement de ses crédits bancaires qui prévoit notamment l’annulation de 85 millions d’euros de dettes. Mais pas à n’importe quel prix : la chaîne est désormais pour moitié entre les mains d’un groupe de 12 banques.
Négociations depuis l’automne
Cette opération de sauvetage a été avalisée par un tribunal d’Amsterdam, selon un article de la revue spécialisée néerlandaise De Jurist repris par De Tijd. C’est le résultat de négociations difficiles entre AS Adventure et ses banques qui traînent depuis l’automne dernier.
La réaction des banques est intervenue quand AS Adventure a été frappée de plein fouet par la crise sanitaire alors la chaîne était déjà très endettée. La décision du tribunal d’Amsterdam est la conclusion de ces négociations.
Le grand perdant est le fonds d’investissement français PAI, qui doit maintenant partager le contrôle d’AS Adventure avec un consortium de banques. PAI conserve la propriété de l’autre moitié du capital, mais devra mettre la main au portefeuille. Une nouvelle augmentation de capital de 25 millions d’euros s’ajoutera au prêt d’actionnaire de 15 millions d’euros que PAI avait accordé en œuvre en 2019.
Pas hors de danger
PAI a pris un risque en rachetant AS Adventure pour 400 millions d’euros dans le cadre d’un « leveraged buyout » il y a six ans. Dans une telle opération, l’acquéreur finance la transaction par dette. La dette en question est ensuite transférée dans le chef de l’entreprise acquise, qui doit ensuite la rembourser.
Dans le cas d’AS Adventure, la moitié du montant de l’acquisition a été emprunté et inscrit au bilan de la chaîne de magasins d’articles de plein air. Il s’est ajouté à la dette existante de 83 millions d’euros. L’accord trouvé avec les banques a certes réduit l’endettement, mais avec une dette totale de 198 millions d’euros, AS Adventure n’est pas hors de danger.