Sous l’effet de la crise sanitaire, Jumbo constate une énorme augmentation de ses ventes en ligne, une tendance qui se poursuit cette année. Mais l’e-commerce reste déficitaire : il faut réduire les coûts et mettre un terme à la livraison gratuite.
Des coûts supplémentaires, mais pas de pénalité pour les fournisseurs
Jumbo a enregistré un chiffre d’affaires de 9,7 milliards d’euros l’an dernier, en hausse de 15%. Le bénéfice brut d’exploitation (EBITDA) a augmenté de plus de 20% à 736 millions d’euros. Bien entendu, ces résultats en forte croissance sont en premier lieu imputables à la pandémie, qui a provoqué une fermeture de l’horeca et une généralisation du télétravail. Il en a résulté un « effet corona » qui a profité à l’ensemble de la grande distribution.
Mais le directeur financier Ton van Veen a déclaré à FD ne pas avoir vu les bénéfices exploser. « Je suis conscient que beaucoup d’entreprises rêveraient d’avoir nos résultats, mais cette augmentation du chiffre d’affaires coûte cher. » Il fait notamment référence au personnel supplémentaire chargé de désinfecter les caddies. Contrairement à Albert Heijn, Jumbo ne veut pas imposer de pénalités corona à ses fournisseurs. « Nous essayons de trouver des solutions au cas par cas, et généralement, nous y parvenons. Mais nous ne pensons pas qu’il soit approprié d’imposer des pénalités ou de menacer de le faire, surtout en cette période. »
Contribution plus élevée
Quand on lui demande quelles évolutions vont survivre à la pandémie, Ton van Veen répond sans hésiter la croissance explosive des activités en ligne. L’année dernière, Jumbo a accru ses ventes en ligne d’environ 50% à plus de 500 millions d’euros. « Et nous connaissons également une croissance très rapide cette année, avec un chiffre d’affaires d’environ 15 millions d’euros par semaine. Nous espérons voir cette croissance se poursuivre et se consolider. »
Actuellement, les courses en ligne sont déficitaires dans presque tous les supermarchés. C’est pourquoi nous devons encore réduire les coûts, explique le directeur financier. « Quand les volumes augmentent, il est possible de gagner en efficacité. Par exemple en augmentant le nombre de livraisons par trajet. » Jumbo s’est également engagé un processus de mécanisation et d’automatisation à grande échelle. Un centre de distribution mécanisé est déjà en service pour l’approvisionnement des magasins et la prochaine étape devrait être la mécanisation de la préparation des commandes pour les consommateurs. « Mais c’est beaucoup plus compliqué : il s’agit alors d’un seul pot de beurre d’arachide ou d’un seul concombre. Mais nous pourrons ainsi encore réduire le coût par commande. »
Toutefois, l’efficacité seule ne suffira pas. Il sera également nécessaire d’accroître la contribution des consommateurs pour ce service. « Passer commande et se faire livrer chez soi gratuitement, c’est impossible », explique le directeur financier. Enfin, Ton van Veen ne veut pas considérer le web comme un canal en soi, mais y voit plutôt un élément d’une proposition globale. « Les clients les plus intéressants sont ceux qui n’achètent pas uniquement en ligne, mais se rendent également dans les magasins », conclut le directeur financier.