Walmart a enregistré une forte augmentation de son chiffre d’affaires pendant la crise du coronavirus, mais ne parvient malheureusement pas à convertir la croissance générée par le coronavirus en bénéfices. Le détaillant américain craint également une année 2021 mitigée, alors que les mesures coronavirus s’assouplissent progressivement.
Bénéfices décevants
Pour le dernier exercice financier, clôturé fin janvier, Walmart a enregistré un chiffre d’affaires total de 559,2 milliards de dollars (463,3 milliards d’euros), soit seulement 6,7% de plus que l’année précédente. C’est principalement le commerce électronique qui a connu un essor considérable avec une croissance de pas moins de 79% sur le marché intérieur américain. Cependant, cette croissance a eu un prix : le bénéfice d’exploitation a diminué de 9,6% à 20,6 milliards de dollars (17 milliards d’euros). Walmart ne parvient donc pas encore à tirer des bénéfices de ses activités en ligne, malgré une prétendue amélioration des marges.
Au cours de l’important dernier trimestre, la tendance s’est maintenue : si le chiffre d’affaires a augmenté de 7,3% pour atteindre 152,1 milliards de dollars (126 milliards d’euros), les bénéfices n’ont pas été à la hauteur des prévisions. Le bénéfice par action de 1,39 $ a été nettement inférieur au 1,51 $ escompté par les analystes. L’explication est simple : le coût du coronavirus s’est à lui seul élevé à 1,1 milliard de dollars. L’e-commerce a à nouveau grimpé de 69% durant le trimestre.
En outre, au cours du dernier trimestre, Walmart a vendu sa filiale britannique Asda et les activités japonaises, ce qui a entraîné d’importantes imputations. Asda, dernière entreprise aux mains des Américains, avait enregistré une croissance du chiffre d’affaires comparable de 5,1% durant la période de fin d’année. Les Britanniques se sont offerts davantage de produits premium (+30%) et ont fait beaucoup plus d’achats en ligne (+76%).
Une faible croissance pour 2021
Walmart doit maintenant maintenir sa dynamique alimentée par le coronavirus et la convertir en croissance rentable. Mais le directeur financier Brett Biggs émet d’ores et déjà des doutes. Au cours de l’année, l’effet coronavirus va s’estomper, et le secteur des supermarchés sera l’un des rares à le regretter. Si la vaccination est efficace et que les gens sont à nouveau autorisés à sortir davantage, ils dépenseront probablement moins dans le supermarché et plus dans la restauration et les loisirs.
Pour l’exercice financier en cours, le détaillant prévoit donc des bénéfices stables voire légèrement en baisse, et un chiffre d’affaires qui ne progressera probablement que de quelques pour cent tout au plus. Le détaillant veut donc investir davantage dans l’automatisation, la publicité et les nouveaux services. L’entreprise veut livrer les courses jusqu’au domicile des clients, offrir davantage d’options et de capacités de retrait et lancent de nouveaux services financiers.
Walmart+, le concurrent d’Amazon Prime lancé en septembre, sera également un élément clé de la stratégie. Le service d’abonnement encourage les achats répétés, tandis que Walmart utilisera les données récoltées pour mettre en place des expériences personnalisées et une stratégie marketing plus efficace. Au total, Walmart prévoit 14 milliards de dollars de dépenses en capital pour l’exercice en cours.