Lorsque les restaurants d’entreprise seront autorisés à rouvrir, ce ne sera plus comme d’habitude : des concepts de self-service à faible coût remplaceront la cuisine. Ce qui ouvre de nouvelles opportunités pour les détaillants et les fabricants.
Le rétablissement prendra des années
Combien de temps faudra-t-il au secteur de la restauration pour se rétablir après l’assouplissement des mesures coronavirus ? Et quel pourrait être l’impact sur le chiffre d’affaires de la vente de détail alimentaire ? « Une fois que les gens se sentiront en sécurité, la situation peut évoluer rapidement : ce seront surtout les jeunes qui voudront rattraper le temps perdu. Mais pour une partie de la population, la prudence restera de mise. Les parcs animaliers et les parcs d’attractions, où l’expérience émotionnelle est très forte, reprendront rapidement leurs activités, mais un rétablissement complet prendra des années », craint Eddy Bovijn, expert en services de restauration chez Food In Mind. Il a évalué les attentes de 120 acteurs clés dans tous les segments du monde de la restauration.
Les restaurants d’entreprise ont été durement touchés, avec une baisse du chiffre d’affaires pouvant aller jusqu’à 42%, en raison du télétravail et des vagues de licenciements. Cette année encore, on prévoit une baisse de 5%. Dans les bureaux, le marché change radicalement : l’environnement du bureau devient plus petit et plus flexible, ce qui entraîne une évolution de la cantine.
« Les entreprises disposant d’une grande cuisine la conserveront, mais ils vont également l’optimiser pour évoluer vers système similaire à HelloFresh avec des ingrédients de base, que les employés peuvent également ramener chez eux », pense Eddy Bovijn. « Aujourd’hui, on constate que les télétravailleurs bénéficient parfois d’ingrédients de base ou de repas préparés. » Cela ouvre un nouveau marché avec du potentiel pour les fabricants de produits alimentaires.
Réfrigérateurs intelligents
Pour de nombreuses entreprises, la restauration est devenue une charge et un coût : elles vont réduire cette offre et proposer à leurs employés d’autres solutions en compensation, telles que les chèques-repas. La cantine est remplacée par des concepts de vente au détail, à l’image d’un réfrigérateur intelligent avec des snacks et des boissons par exemple, dans lequel les employés peuvent se servir. Les PME peuvent faire appel à des services de restauration externes. Dans le secteur de l’enseignement, on peut observer une évolution similaire : « L’heure est à la rationalisation des coûts de production et de service. Cuisiner sur place coûte tout simplement trop cher. »
Cette évolution offre des opportunités aux détaillants. Aux Pays-Bas, Albert Heijn a récemment conclu un partenariat avec le spécialiste des distributeurs automatiques Selecta pour installer une centaine de mini-magasins automatisés AH to go dans des immeubles de bureaux. Le détaillant entrevoit également du potentiel en Flandre. Et la chaîne de restaurants Foodmaker ouvre une trentaine de restaurants d’entreprise en partenariat avec le traiteur d’entreprise Appèl. « Les restaurants d’entreprise traditionnels, où les chefs cuisinent à la minute, tendent à disparaître dans la ‘nouvelle normalité’. Depuis notre cuisine centrale, nous pouvons fournir de gros volume de bonne qualité, ce qui rend les opérations dans les restaurants beaucoup plus efficaces », estime l’entrepreneur Lieven Vanlommel.
Food In Mind a préparé un rapport détaillé contenant des chiffres et des prévisions pour l’ensemble du marché de la restauration. Pour de plus amples informations, cliquez ici.