Walter Gelens, PDG de l’association belge des fabricants de marques BABM, revient sur la turbulente période du coronavirus. Ensemble, les fabricants et les détaillants sont toujours parvenus à garantir une offre maximale.
Les consommateurs font confiance aux marques A
Comment les fabricants de marques ont-ils vécu l’année du coronavirus 2020 ? Nous avons posé la question à Walter Gelens, PDG de BABM, l’association des marques représentant les principaux fabricants de produits de grande consommation. Les conditions étaient bien entendu difficiles : lors du premier confinement, les problèmes d’approvisionnement se sont rapidement accumulés. Cela a commencé par une interdiction des promotions pour éviter la thésaurisation. Les fabricants et les détaillants n’y étaient pas du tout préparés, car de nombreux produits étaient déjà dans des emballages promotionnels, prêts pour la vente. « À l’époque, nous avons rapidement tiré la sonnette d’alarme : cette interdiction était totalement inutile. Elle a d’ailleurs été levée peu après », explique le PDG.
Le commerce de détail a donc du redoubler d’efforts pour assurer l’approvisionnement. Quel a été l’impact sur les grands fabricants marques ? Les entreprises qui fournissent beaucoup l’horeca ont été affectées par la crise, car elles ont perdu une grande partie de leur chiffre d’affaires. Les entreprises qui dépendent moins de l’horeca et qui fournissent davantage au commerce de détail ont pu profiter de l’essor de la consommation à domicile. « La vente de produits de marque a également augmenté. Dans un contexte aussi difficile, les consommateurs veulent se faire plaisir de temps en temps. En période d’incertitude, ils reviennent à leurs valeurs fondamentales, aux marques de confiance A », explique Walter Gelens.
Localement et en ligne
Le PDG est certain que les membres de la BABM sont un valeur sûre pour notre économie. « Nous nous attelons à relancer notre économie. Avec nos partenaires, nous nous sommes assurés d’être toujours en mesure d’approvisionner les magasins et d’éviter les pénuries. Certaines catégories ont connu une croissance considérable, d’autres moins. »
Le comportement des consommateurs a changé pendant la période de coronavirus. Les gens font consciemment leurs achats localement et en ligne. C’est une tendance qui se généralise. Comme indiqué précédemment, les consommateurs se tournent davantage vers les marques de confiance A et optent consciemment pour des produits de haute qualité. C’est à la fois un défi et une opportunité pour les fabricants. En outre, les consommateurs vont moins souvent faire des achats, mais leur panier d’achat augmente. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par IDEA Consult.
Par ailleurs, le marché du commerce électronique connaît une croissance rapide. Le PDG a également un avis tranché sur le sujet : « Tout le monde a appris à commander en ligne. Dans les années à venir, cela pourrait vraiment évoluer. Pendant le confinement, les entreprises n’ont pas pu suivre à cause de problèmes logistiques, un point qui devra être amélioré à l’avenir. Dès qu’il y aura un acteur capable d’assurer une gestion fluide et efficace, ce marché sera lancé. C’est également ce qu’on constate dans nos pays voisins. »
Il y a tout juste cinq ans, Walter Gelens est devenu PDG de BABM. Depuis sa nomination, le nombre de membres a doublé, passant de 44 à 88. L’association réunit tant de multinationales et que des PME. Après l’intégration des groupes d’intérêt BMA (Business Managers Association) et AFV (General Manufacturers Association), l’organisation est incontestablement devenue le point de contact pour les fabricants de marques en Belgique.