Le groupe de distribution allemand Metro voit la lumière au bout du tunnel du coronavirus. L’entreprise maintient ses objectifs pour l’exercice financier en cours 2020/21, mais la trajectoire dévie légèrement.
Le coronavirus comme fil rouge
Alors que le grossiste Metro envisageait précédemment une courbe de reprise régulière, il prévoit désormais une plus longue période de restrictions diverses, suivie d’une reprise plus forte une fois un retour progressif à la « normalité ». Cette mise à jour des prévisions arrive en marge des chiffres du premier trimestre de l’exercice financier décalé 2020/21, qui s’est clôturé le 31 décembre 2020.
L’important trimestre de fin d’année révèle une fois encore les lourdes répercussions du coronavirus : une baisse de 16% du chiffre d’affaires qui est descendu à 6,3 milliards d’euros, un bénéfice d’exploitation qui recule d’un peu moins de 40% pour atteindre 200 millions d’euros et un bénéfice net qui perd 18,4%, atteignant 99 millions d’euros. Des chiffres qui sont loin d’être encourageants.
Europe occidentale, le mauvais élève
Le coronavirus est le fil rouge du rapport trimestriel. « L’apparition de divisions individuelles a été influencée à différents degrés par le Covid-19 », a déclaré Metro dans son commentaire adjoint. Celles-ci sont particulièrement visibles dans les régions où les clients horeca représentent une part importante des activités.
Metro indique que l’Europe occidentale est la plus durement touchée. Cette région, qui n’inclut pas l’Allemagne, le pays d’origine du groupe, a enregistré les plus mauvais résultats, avec une baisse du chiffre d’affaires de près d’un 25%. Cela s’explique principalement par les mesures coronavirus très strictes imposées en France, en Italie et en Espagne.
Un temps d’attente plus long mais une reprise plus forte
Le coronavirus reste au centre de ses prévisions pour le reste de l’exercice en cours. Metro souligne qu’il reste extrêmement difficile de prévoir l’évolution de la crise sanitaire et des mesures gouvernementales adjacentes. Néanmoins, la direction se risque à confirmer ses prévisions pour l’année, qu’elle avait annoncées à la clôture de l’exercice précédent.
Non pas que la barre ait été placée très haut : Metro prévoit un chiffre d’affaires « légèrement inférieur à celui de l’année dernière ». Le scénario envisagé aujourd’hui est le maintien des restrictions gouvernementales, au moins partiellement jusqu’à la fin du deuxième trimestre (qui se clôturera donc le 31 mars pour Metro). Le groupe entrevoit ensuite une « reprise forte et rapide » dans les secteurs de l’horeca et du tourisme. Cette prévision s’écarte légèrement de la précédente.
Metro compte désormais sur une évolution plus lente vers la reprise, mais sur une reprise qui devrait être plus rapide, grâce à la discipline plus stricte en matière de coûts adoptée pendant la crise. Cette organisation, qui se veut davantage « lean and mean », doit accélérer la reprise des activités. Le nouveau PDG, Steffen Greubel, qui prendra officiellement ses fonctions le 1er mai, sait d’ores et déjà à quoi s’attendre.