Le passage de la directrice d’Etos, Saskia Egas Reparaz, chez Hema se heurte à une entrave juridique. Ahold Delhaize, la société mère de la chaîne de pharmacies, s’oppose à ce que la directrice aille travailler pour un « concurrent direct ».
Clause de non-concurrence
Le contrat d’Egas Reparaz contient en effet une clause de non-concurrence, qui stipule qu’elle ne peut pas travailler directement pour une société dont les activités entrent en concurrence avec celles d’Ahold Delhaize. Selon le groupe, la clause est d’application dans le cas présent, Hema et Etos vendant tous deux des cosmétiques. Cela impliquerait qu’Egas Reparaz devrait attendre au moins six mois avant de pouvoir travailler chez Hema.
La directrice s’oppose à cette décision et a engagé un avocat. Et bien qu’elle ait encore un contrat jusqu’au début du mois de mars, elle a été suspendue par Etos. Ce différend explique pourquoi on ignore encore quand exactement Egas Reparaz entrait en fonction chez Hema. Lorsque Hema a annoncé sa nomination au poste de PDG, l’absence de date précise pour la transition n’est pas passée inaperçue.
Bien sûr, le transfert d’Egas Reparaz est une affaire sensible pour bien d’autres raisons également. Au début du mois, Hema est passé entre les mains de la famille Van Eerd, propriétaire de Jumbo, et de la société d’investissement Parcom. Jumbo est le principal concurrent de la chaîne de supermarchés Albert Heijn, la principale filiale d’Ahold Delhaize. En outre, en tant que directrice d’Etos, Egas Reparaz faisait partie de la « leadership team » du groupe de Zaandam.
« Pas des concurrents »
Toute cette affaire est évidemment très problématique pour les nouveaux propriétaires de Hema. L’actuel PDG, Tjeerd Jegen, veut bien rester en fonction, mais pas jusqu’à l’automne. On comprend d’ailleurs difficilement la position d’Ahold Delhaize, les cosmétiques ne représentant à priori que 10 % des ventes de Hema. « De plus, les magasins Hema sont fermés, alors que les magasins Etos sont ouverts normalement. Comment peut-on parler de concurrence ? », déclare une source proche de Mississippi et Parcom au NRC
La suite des évènements est encore floue. Les deux parties mettraient tout en œuvre pour éviter de porter l’affaire en justice, sans pour autant exclure totalement cette possibilité.