« Le Parlement européen du côté des banques ? »
La Commission européenne a pour objectif d’harmoniser les paiements électroniques au sein de l’Europe et de les rendre plus transparents et moins coûteux. « Les coûts payés par les commerçants seraient plafonnés, des règles claires leur permettraient de choisir librement les cartes acceptées dans leurs magasins et de nouveaux opérateurs auraient une véritable opportunité de pénétrer le marché », explique Dominique Michel, administrateur délégué de Comeos, résumant ainsi le projet.
Or ce projet initial est à présent compromis par une série de propositions formulées par le rapporteur de la commission économique du Parlement européen. Ainsi le plafonnement des coûts est remis en question et la liberté du commerçant d’accepter ou non certaines cartes est sérieusement limitée.
« Si ces propositions ne sont pas retirées, l’avenir du paiement électronique dans le commerce s’annonce sombre », souligne Dominique Michel. «Il y a vraiment lieu de se demander ce que font certains députés européens. Se sont-ils laissés convaincre par les banques et le secteur des paiements ? »
Les émetteurs de cartes eux aussi insatisfaits
Il y a une semaine Eurocommerce – l’organisation patronale européenne du retail, du commerce de gros et du commerce international – avait déjà évoqué « l’atténuation de la proposition de la Commission avec pour conséquence la perte de la plupart des avantages pour les consommateurs et les commerçants. »
Les émetteurs de cartes semblent eux aussi mécontents de la tournure que prend le dossier. Ainsi MasterCard dit « s’inquiéter de l’approche one-size-fits-all pour l’ensemble de l’Europe, étant donné que cette approche ne semble pas se baser sur une méthodologie claire. »
Preuve est faite que l’ébauche de la nouvelle directive sur les services de paiement comporte de nombreux enjeux souvent contradictoires, qui ne manqueront pas susciter encore de sérieux débats.
Traduction : Marie-Noëlle Masure