Le marché britannique de la mode est en pleine effervescence. La plateforme de mode en ligne Boohoo rachète la marque Debenhams , mais abandonne les magasins physiques à leur sort. Pendant ce temps, Asos lorgne Arcadia.
« Devenir le plus grand market-place du Royaume-Uni »
Le groupe Boohoo va mettre 55 millions de livres (62 millions d’euros) sur la table pour acquérir Debenhams. La transaction porte sur le nom de la marque, y compris les marques internes, la propriété intellectuelle et les listes de clients. En revanche, les magasins de la chaîne ne sont pas inclus dans le deal.
L’objectif est d’étendre les activités de Boohoo au-delà de la mode pour jeunes, rapporte le Financial Times. Boohoo a l’intention de « reconstruire et relancer la plateforme Debenhams » et de créer « le plus grand market-place du Royaume-Uni pour la mode, la beauté, le sport et les articles ménagers ».
Asos a entamé de son côté des négociations exclusives avec Arcadia concernant l’acquisition de certaines marques, dont Topshop et Topman, ses principales franchises. Le groupe de mode britannique a fait faillite en novembre dernier, en partie à cause de la crise sanitaire. Mais il était en difficultés depuis beaucoup plus longtemps. Asos estime que ces marques constitueraient un bon complément à son portefeuille existant. Dans le même temps, la société a averti qu’il n’y avait aucune certitude que les négociations aboutissent.
Inoccupation croissante
Boohoo et Asos ont largement profité de la pandémie l’an dernier, en gagnant des parts de marché sur des concurrents contraints de fermer des magasins lors multiples confinements imposés au Royaume-Uni. Leurs chaînes logistiques plus courtes et plus flexibles leur ont également permis de passer plus rapidement des vêtements classiques aux vêtements de loisirs comme les trainings, les hoodies et les leggings – des vêtements dont la crise avait soudainement dopé la popularité.
Mais ni Asos ni Boohoo ne veulent exploiter de magasins physiques, ce qui signifie que les 118 grands magasins de Debenhams et les plus de 400 filiales d’Arcadia pourraient fermer définitivement. Ces acquisitions ne feraient ainsi qu’aggraver le problème déjà énorme de l’inoccupation des cellules commerciales dans les centres-villes britanniques.