Le confinement est un coup dur pour Hema. Outre l’annulation de toutes les commandes en cours, la chaîne de magasins ne passera pas de nouvelles commandes pour le moment et reporte le paiement de ses fournisseurs.
« Pas une bonne stratégie »
Selon Trouw, Hema prend toutes ces mesures unilatéralement. Le journal se base sur une lettre qu’Hema a envoyée à ses principaux fournisseurs en Asie. En plus d’annuler toutes les commandes en cours jusqu’à la mi-avril, le détaillant indique dans cette lettre qu’il prolonge de 30 jours le délai de paiement pour les articles déjà livrés.
La motivation de ces mesures ne serait pas un trou dans la trésorerie, bien qu’une porte-parole ait indiqué que le confinement coûte environ 10 millions d’euros par semaine au détaillant. « La société ne va pas s’effondrer de sitôt », déclare-t-elle. « Mais nous réfléchissons à la question : comment faire ? Nous avons encore une grande partie de nos stocks de décembre, habituellement notre meilleur mois. Et se faire livrer de nouveaux stocks qui ne seront jamais vendus n’est pas une bonne stratégie d’entreprise. »
« Manque de rénovation »
Selon l’expert en commerce de détail Paul Moers, les difficultés actuelles démontrent qu’Hema n’est pas encore au point avec la vente en ligne. En outre, l’entreprise serait loin d’investir suffisamment dans la rénovation de ses magasins. « Pendant trop longtemps, beaucoup trop d’argent a été investi dans des projets visant à projeter Hema sur la scène internationale », explique-t-il. « Cela s’est fait au détriment de l’innovation. […] Une enseigne de magasins doit se renouveler tous les cinq ou six ans, mais Hema n’a pas changé depuis un siècle. »
Le mois dernier, Hema a été racheté par Famille Parcom et la famille Van Eerd, propriétaire de Jumbo. Les nouveaux propriétaires ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils souhaitaient se recentrer sur les Pays-Bas, une décision « très sage » selon Moers. « Mais Hema récolte aujourd’hui les fruits amers de plusieurs années de mauvaise gestion », conclut-il.