La Belgique est autorisée à reprendre les exportations de viande de porc en dehors de l’UE. Ces exportations s’étaient brusquement arrêtées il y a deux ans quand la peste porcine africaine avait fait son apparition chez les sangliers dans notre pays.
1 % de la production mondiale
En 2018, la Belgique a produit 1,07 million de tonnes de viande de porc, soit 1 % de la production mondiale, ou un chiffre d’affaires d’un milliard et demi d’euros. Les deux tiers de la production sont destinés à l’export. À la mi-2018, des cas de peste porcine africaine ont cependant été détectés chez des sangliers belges. Même si aucune transmission aux porcs n’a été constatée, tous les pays hors UE refusent depuis d’importer de la viande de porc belge.
L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a cependant déclaré la semaine dernière que la Belgique était exempte de peste porcine. Cela signifie que notre pays sera à nouveau autorisé à exporter son porc dans le monde entier. « C’est une soupape de sécurité cruciale pour notre viande d’exportation, car le marché européen est désormais saturé », se réjouit Wouter Wytynck (Boerenbond), dans une interview accordée à De Tijd. « D’autant que des cas de peste porcine ont également été détectés en Allemagne en septembre et que nos voisins de l’Est ont commencé à inonder le marché européen. Avec toutes les conséquences que cela implique sur les prix. De plus, l’Allemagne est notre premier marché d’exportation. »
Des prix historiquement bas
Le plus grand consommateur de porc belge hors Europe est la Chine. Mais selon Gert Van Causenbroeck du Vlaams Centrum voor Agro- en Visserijmarketing (VLAM, Centre flamand pour la commercialisation de l’agriculture et de la pêche), il faudra sans doute un certain temps avant que les exportations reprennent réellement. « La Chine pourrait encore vouloir effectuer des tests de sécurité ici, dans la mesure où cela est possible compte tenu des mesures sanitaires contre le coronavirus. Nous espérons pouvoir à nouveau vendre en Chine en mars. Pour d’autres pays asiatiques comme la Corée du Sud, le Japon, les Philippines, j’espère que la déclaration de l’OIE suffira. »
Dans l’intervalle, le prix du porc est tombé à un niveau historiquement bas à la suite de l’arrêt des exportations et de la crise du coronavirus. Un éleveur de porcs belge perçoit en moyenne environ 78 centimes d’euro par kilo de viande vivante, soit environ la moitié de l’année dernière. Wouter Wytynck pense que la levée de l’interdiction des exportations entraînera une nouvelle hausse des prix à partir de la troisième semaine de janvier.