En raison de la fermeture de l’horeca et de la baisse des exportations, les entreprises alimentaires belges ont déjà perdu 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le secteur demande au gouvernement d’intervenir et d’assumer une fonction de coordination.
Diminution de 7%
L’industrie alimentaire belge compte quelque 4.200 entreprises. Ensemble, elles ont vendu l’équivalent d’environ 50 milliards d’euros de produits alimentaires et de boissons cette année. C’est 7% (soit 4 milliards) de moins qu’en 2019, indique Jan Vander Stichele, président de la fédération alimentaire belge Fevia, dans De Tijd.
La double fermeture de l’horeca (au printemps et à l’automne) est à l’origine de cette diminution. Le chiffre d’affaires réalisé dans les bars et les restaurants a chuté d’environ un tiers. En outre, la crise du coronavirus pèse également sur les exportations, qui ont baissé de 23%. Les achats alimentaires destinés à un usage personnel et les comportements de thésaurisation des consommateurs n’ont pas suffi à compenser la perte. « À la maison, les consommateurs boivent une bière, tandis qu’ils en boivent deux ou trois dans un bar. Et au restaurant, on ne mange pas non plus comme à la maison », explique Vander Stichele.
Emplois en danger
Les perspectives pour l’année prochaine ne sont pas réjouissantes non plus. Fevia prévoit une nouvelle baisse de 5,7% du chiffre d’affaires. Le secteur de l’événementiel tournera au ralenti pendant un certain temps encore et les boutiques dans les aéroports resteront sous pression. Cela pourrait mener à des pertes d’emplois dans les mois à venir ; selon le secteur, 4.000 emplois (temporaires) sont menacés.
Le directeur de la Fevia, Bart Buysse, appelle donc le gouvernement à prendre des mesures supplémentaires, en plus du chômage partiel et du report du paiement des cotisations de sécurité sociale, pour relancer l’économie.
Tests rapides
Concrètement, la Fevia prône des tests de coronavirus rapides et fréquents pour les employés. De cette manière, les contaminations par le virus peuvent être détectées rapidement et de nouvelles contaminations peuvent être évitées, permettant aux entreprises de fonctionner à nouveau à plein régime. De nombreuses entreprises ont en effet été confrontées à des réductions de personnel ces derniers mois. « Nous ne demandons pas tant une aide financière au gouvernement, mais plutôt qu’il assure une fonction de coordination », explique Vander Stichele. La Fevia veut élaborer une stratégie de testing en concertation avec le gouvernement.
Enfin, la fédération alimentaire attire également l’attention sur le phénomène des achats à la frontière. Sur base annuelle, les Belges dépensent environ 616 millions d’euros en nourriture et en boissons de l’autre côté de la frontière. « Les consommateurs ont acheté davantage à l’étranger ces dernières années en raison des droits d’accise élevés sur l’alcool et des taxes sur les boissons non alcoolisées », explique Buysse. Selon le directeur de la Fevia, la taxe sur le sucre n’a pas l’effet escompté.