Noël 2020 sera placée sous le signe des remises et de l’e-commerce, à en croire tant les retailers que les consommateurs. Mais sera-t-elle aussi le traditionnel pic d’activité pour les commerces ? La confiance dans une nette hausse des ventes paraît légèrement ébranlée cette année.
Numérisation
Comme chaque année, Capgemini a interrogé des milliers de consommateurs et de commerçants du monde entier sur leurs attentes pour la prochaine période des fêtes. Et bien que cette année soit encore plus difficile à prévoir que les autres en raison des incertitudes liées à la crise sanitaire, plusieurs grandes tendances se dessinent.
Par exemple, on s’accorde à dire dans les deux camps que nous aurons droit à un « Noël en ligne » : la moitié des acheteurs (49 %) s’attendent à davantage d’achats en ligne cette année. Heureusement, les retailers y comptent aussi : quelque 93 % d’entre eux ont déjà pris des mesures pour renforcer leur offre en ligne. La moitié d’entre eux ont amélioré leur site Web ou leur canal e-commerce, et ils sont 34 % à avoir augmenté de manière proactive leur capacité en ligne et 21 % à avoir introduit de nouvelles expériences virtuelles. Et c’était avant le second confinement en Europe, souligne Capgemini.
Moins d’achats impulsifs
C’est cependant aux États-Unis que l’impact sera le plus important : seuls 27 % des achats de fin d’année devraient être effectués dans les magasins cette année. C’était encore 42 % l’année dernière. Et dans 33 % des cas, ceux qui se rendront des magasins physiques sauront exactement ce qu’ils vont acheter. Ils seront un tiers à avoir effectué des recherches (en ligne) au préalable. Ces chiffres suggèrent surtout une diminution des achats impulsifs, une tendance que l’on observe également en Europe.
Les consommateurs vont en effet privilégier les produits essentiels : quelque 44 % des personnes interrogées disent vouloir acheter des produits essentiels pour elles-mêmes et les autres, alors qu’elles ne sont que 35 % à compter acheter des cadeaux et 21 % à vouloir se faire plaisir cette année. À peine 18 % prévoient d’acheter des produits de luxe, bien qu’on note un écart notable : 40 % des jeunes (18-34 ans) disent avoir mis un peu d’argent de côté qu’ils comptent dépenser lors du Black Friday, tandis que près d’un quart des consommateurs à revenus plus élevés prévoient de dépenser davantage cette année. Cependant, seuls 14 % des consommateurs s’attendent à dépenser plus que la normale lors du Black Friday cette année. Et ils sont plus d’un tiers à vouloir dépenser moins, principalement en raison de la baisse de leurs revenus disponibles (43 %).
Les commerçants sont ainsi dans l’expectative. Moins de la moitié d’entre eux prévoient une augmentation des ventes cette année. Pourtant, ils redoublent d’efforts pour attirer les clients : quelque 78 % des retailers prévoient d’accorder des remises plus importantes, tandis qu’un tiers d’entre eux proposeront spécifiquement de bonnes affaires et des produits outlet en ligne. Mais ils sont aussi plus de la moitié à craindre que la pandémie provoque des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement. Un commerçant sur trois admet que les incertitudes actuelles les empêchent de planifier quoi que ce soit.
Graphique : Capgemini