La possibilité d’ouvrir des points d’enlèvement devait être une bouée de sauvetage pour les commerces non essentiels pendant le confinement. Mais dans la réalité, de nombreux commerçants y renoncent : les bénéfices ne compensent pas les coûts élevés .
Coûts supplémentaires
Les dernières mesures sanitaires prévoient la fermeture de nombreux magasins. Les enlèvements restent en revanche autorisés, une concession faite à la demande de la fédération du commerce Comeos. Pourtant, peu de retailers exploitent cette possibilité. Plusieurs grandes enseignes, comme Zara et H&M ont même abandonné ce système en raison de coûts trop élevés. Leurs clients peuvent toujours se faire livrer leurs commandes à leur domicile.
Les Chaussures Torfs ont décidé de fermer temporairement ses points d’enlèvement. L’entreprise veut d’abord calculer s’ils en valent la peine. « Ces points d’enlèvement coûtent cher», a déclaré son CEO Wouter Torfs à De Tijd. « Ils imposent de déployer du personnel dans le magasin. Il faut se demander si c’est encore rentable à présent que les magasins sont fermés aux clients ordinaires. En outre, nous devons organiser les points de collecte dehors. Ce qui n’est pas non plus une sinécure. »
Pas de plats à emporter pour les confinés
Lunch Garden avait lancé un service de repas à emporter au moment de la fermeture de l’horeca, mais l’enseigne a déjà mis un terme à l’expérience, rapporte De Standaard. Selon la CEO Ann Biebuyck, il n’y a aucun sens à proposer des plats à emporter si les gens passent la majeure partie de leurs journées chez eux. La chaîne de restaurants a récemment annoncé une restructuration et la suppression de 138 emplois.
Chez Ikea, l’enlèvement est toujours possible. La chaîne de meubles les organise sur son parking et tente ainsi de maintenir tout son personnel au travail pour servir les clients. « Le personnel composera les colis dans les magasins fermés. Nous espérons ainsi sauver une partie de notre chiffre d’affaires », a déclaré la porte-parole Julie Stordiau. Mais des discussions sont toujours en cours avec les syndicats.
Pour les magasins qui ne disposent pas d’une boutique en ligne, il n’est évidemment pas facile de mettre en place un point d’enlèvement. Primark, Galeria Inno et l’enseigne wallonne Extra ont déjà annoncé qu’elles resteraient fermées. Le discounter Action, qui ne dispose pas non plus d’un webshop, rouvrira bientôt ses magasins belges pour y vendre un assortiment limité de « produits essentiels », comme du savon, des détergents et des produits alimentaires. Il teste également des points d’enlèvement dans un petit nombre de magasins.