Les Belges doivent à nouveau faire leurs achats seuls ou accompagnés d’une seule personne, pendant 30 minutes maximum. Mais l’appel à des mesures encore plus strictes se fait plus fort, maintenant que la France ferme à nouveau tous les magasins non essentiels.
La France inspire
Le décret ministériel publié hier soir par la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden intègre une petite surprise pour les détaillants : la réintroduction du délai de 30 minutes par magasin. Le shopping est toujours autorisé à deux, sauf à Bruxelles où les consommateurs doivent faire leurs achats seuls. Les marchés publics restent ouverts, mais la consommation de boissons et de nourriture y est interdite. Les magasins de nuit doivent fermer à 22 heures.
On ne parle pas encore de la fermeture de tous les magasins non essentiels en Belgique, mais plusieurs politiques (principalement francophones) l’encouragent. L’exemple français inspire : hier soir, le président Macron a annoncé des mesures très strictes qui imposent non seulement la fermeture de l’horeca mais également de tous les magasins non essentiels, au moins jusqu’au 1er décembre. Le gouvernement français ne laisse que peu d’espoir quant à la réouverture de certains magasins avant la période de fin d’année. Les mesures seront évaluées toutes les deux semaines.
Confinement complet?
La Belgique va-t-elle suivre ? Vendredi, le comité de concertation se prononcera sur des mesures éventuellement plus strictes. Plusieurs experts insistent sur un confinement complet : parmi eux, le recteur Rik Van de Walle de l’UGent, le doyen Dirk Devroey de la faculté de médecine de la VUB, Margot Cloet de Zorgnet-Icuro et le virologiste Marc Van Ranst. Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, et le premier ministre wallon, Elio Di Rupo, ont également exprimé leur soutien en faveur d’un confinement le plus strict possible. Si le comité de concertation ne prend pas les mesures adéquates vendredi, le gouvernement wallon lui-même prendra les mesures nécessaires en termes de reconfinement, a également averti le ministre wallon de l’Intérieur Christophe Collignon.
En Flandre, l’opinion est divisée : la NV-A, en particulier, ne veut pas paralyser l’économie. En début de semaine, Comeos avait déjà déclaré qu’un véritable confinement était « impensable ». L’organisation a une fois de plus souligné que les magasins ne sont pas des foyers de contamination. Certains détaillants renforcent les mesures de leur propre chef : Delhaize, par exemple, oblige désormais ses clients à faire leurs courses seuls, après l’« appel chaleureux » des supermarchés la semaine dernière.