Colruyt Group estime que la livraison des courses à domicile pourra représenter une part de 10 à 15 %. Le projet pilote à Bruxelles est un succès, le détaillant est prêt à se lancer dans d’autres villes.
De plus nombreux et de plus grands points de ramassage
Selon Jef Colruyt, la crise du coronavirus génère un flux croissant de clients qui commandent leurs courses en ligne. Les points de ramassage Collect&Go, actuellement au nombre de 290, vont continuer à se multiplier et seront également plus grands, a-t-il déclaré dans une interview accordée à De Tijd. Les négociations avec les syndicats concernant la préparation des commandes en ligne dans les magasins avant et après les heures d’ouverture sont en cours.
Les frais de ce service s’élèvent à 5 euros, un montant insuffisant selon le PDG, mais les consommateurs sont peu enclins à débourser davantage. Colruyt facture un supplément de 10 euros pour la livraison des courses à domicile, soit 15 euros au total, ce qui représente 10 % de la commande moyenne. Apparemment, ce n’est pas rédhibitoire pour une partie du public : « Le test à Bruxelles est un succès, nous pouvons passer à d’autres grandes villes : Anvers, Gand, Namur et Liège », a indiqué Jef Colruyt. Selon lui, la livraison à domicile représentera à terme une part de 10 à 15 %.
« Le comportement de consommation évolue »
Chez Colruyt, l’alimentation en ligne représente actuellement un chiffre d’affaires de quelque 500 millions d’euros, et le service enregistre une croissance à deux chiffres. L’entreprise teste également de nouveaux modèles commerciaux : le groupe est l’actionnaire majoritaire de Foodbag, le fournisseur de paniers-repas, et les marchés de produits frais Cru livrent des brunchs à domicile. Depuis peu, elle compte également le restaurant fantôme Rose Mary, qui livre des repas à domicile à Bruxelles. « Je ne nous vois pas nous lancer dans la livraison de repas chauds, c’est l’affaire d’Uber Eats. À moins que ce ne soit avec des drones, par exemple. »
Colruyt souhaite optimiser l’utilisation des données pour proposer aux clients des conseils personnalisés, comme leur suggérer des recettes, les aider à dresser leur liste de courses, leur proposer des alternatives en cas d’allergies… Le patron y voit un fort potentiel : « Nous misons sur l’alimentation, et tout ce qui l’accompagne : la santé, la durabilité. En considérant les achats alimentaires dans leur ensemble, des courses aux repas préparés, on réalise que les possibilités sont nombreuses. Le comportement de consommation évolue et nous participons à toutes ces tendances. »