Le confinement a provoqué une accélération numérique, et cette tendance s’amplifie. Comment les Belges utilisent-ils leur smartphone depuis la crise sanitaire ? Deloitte a mené l’enquête.
Ordinateur uniquement pour les achats
La crise sanitaire a créé un nouveau consommateur numérique, conclut Deloitte dans son nouveau rapport Digital Consumer Trends 2020. Les Belges sont encore plus attachés à leur smartphone depuis qu’ils ont été confinés chez eux et même les générations plus âgées utilisent leur appareil mobile pour un plus grand nombre d’activités. Même s’ils avaient de nombreux autres appareils – ordinateur portable, téléviseur… – à leur disposition pendant le confinement, les consommateurs ont une préférence de plus en plus marquée pour leur téléphone.
Par exemple, les plus de 65 ans préfèrent désormais le smartphone à l’ordinateur portable pour leurs opérations bancaires et les médias sociaux. 52 % des 2 000 personnes interrogées sont également convaincues qu’elles ont beaucoup plus utilisé leur smartphone pendant le confinement. On remarquera cependant que les Belges – toutes tranches d’âge confondues – préfèrent toujours l’ordinateur portable pour les achats en ligne. C’est cependant la seule activité pour laquelle l’ordinateur portable fait encore l’unanimité. La popularité des tablettes est en revanche en chute libre.
Retour aux magasins physiques
Pourtant, 73 % des Belges n’ont acheté aucun nouvel appareil technologique pendant ou après le confinement. Et ceux qui l’ont fait l’ont acheté dans un magasin physique. Ils sont un quart à avoir acheté un smartphone en ligne cette année, contre 47 % dans un magasin physique. Les magasins physiques restent donc nettement en tête, même si leur part de marché a baissé de 20 % en douze mois. Parmi les points de vente, les magasins d’électronique et les boutiques des opérateurs de télécoms détiennent un tiers du marché chacun.
La même double tendance se dessine en ce qui concerne les achats en ligne en général : bien que la fréquence des achats en ligne ait augmenté de 12 % pendant le confinement, les Belges ne sont que 6 % à penser continuer à ce rythme après la pandémie. Ils sont aussi 23 % à avoir passé plus de temps à faire des achats en ligne pour des produits non alimentaires, et 13 % à penser continuer à le faire.
Confidentialité : vouloir n’est pas pouvoir
Alors que sept Belges sur dix utilisent quotidiennement Facebook – et que les jeunes sont aussi nombreux à se rendre quotidiennement sur Instagram –, Deloitte constate également qu’ils sont plus sensibles à la confidentialité des données que l’année dernière. « Nous notons que près de six personnes interrogées sur dix souhaitent restreindre l’accès à certaines de leurs données, mais ne savent pas comment s’y prendre », explique Vincent Fosty, responsable du secteur Technologie, médias et télécommunications chez Deloitte Belgique.
« Le type de données influence la disposition à partager l’information. Mais 80 % des personnes interrogées acceptent les conditions générales qui leur sont proposées sans les lire. C’est intéressant, car moins d’une personne sur quatre pense que les avantages liés aux interactions en ligne avec les entreprises l’emportent sur les préoccupations relatives à la confidentialité des données », souligne Vincent Fosty.