La pandémie a lourdement affecté le groupe de lingerie Van de Velde : certains magasins américains pourraient même ne pas rouvrir. Mais la holding propriétaire de Marie-Jo et Prima Donna voit également des points positifs et reprendra le versement d’un dividende.
Économies et ventes en ligne
Comme l’ensemble du secteur de la mode et en particulier le segment haut de gamme, Van de Velde a été frappée de plein fouet par la crise sanitaire au premier semestre. L’entreprise de lingerie basée en Flandre orientale a vu son chiffre d’affaires baisser de plus d’un quart à 74 millions d’euros. Les boutiques propres ont été particulièrement touchées, avec une contraction des ventes de 42 %. Dans les établissements de la société aux États-Unis, la baisse des ventes dépasse même les 60 %. Comme cette division est en difficulté depuis un certain temps déjà, la PDG Marleen Vaesen envisage de fermer définitivement certains magasins, a-t-elle confié à De Tijd.
La division Vente en gros a réussi à limiter le recul des ventes à 23,5% grâce à une certaine « créativité numérique ». De véritables partenaires en ligne comme Zalando y ont joué un rôle important, même si, selon Marleen Vaesen, les détaillants indépendants ont également fait preuve de résilience en lançant massivement des initiatives numériques pendant le confinement. Bien qu’il n’y ait eu « pratiquement pas de marché » pour la lingerie pendant et peu après le confinement, la plupart des boutiques semblent avoir survécu à la crise.
Côté rentabilité, Van de Velde a enregistré un bénéfice net de 5 millions d’euros, en baisse de près de 60 % par rapport à la même période l’année précédente – mais un résultat toujours positif, contrairement à de nombreuses autres entreprises de mode. Le résultat brut d’exploitation a reculé de 31% à 16,3 millions d’euros. Mais le groupe est parvenu à réaliser des économies substantielles : grâce notamment au système de chômage temporaire, Van de Velde a vu ses coûts fixes diminuer de 4,4 millions d’euros de coûts fixes par rapport à l’an dernier.
Un soutien toujours suffisant
Aujourd’hui, les ventes reprennent, en partie grâce aux campagnes publicitaires et à la stratégie d’implantation de l’entreprise : la plupart des points de vente ne sont pas situés dans les grands centres urbains que les consommateurs continuent à éviter, mais dans des villes plus petites et en périphérie. En outre, les conseils et l’essayage sur rendez-vous ont gagné en importance dans les magasins de lingerie.
Bien que Marleen Vaesen n’ose faire aucune prévision pour le reste de l’année, le groupe est revenu sur sa décision de supprimer son dividende annuel. Les actionnaires recevront ainsi un dividende intérimaire de 1 euro brut par action, soit un décaissement total de 13 millions d’euros. Le géant de la lingerie va également racheter 15 millions d’euros d’actions propres. Avec une trésorerie de 42 millions d’euros, le fabricant de soutiens-gorge se dit « assez robuste pour se le permettre ».