Un plus grand nombre de magasins de FNG, en faillite, auraient-ils pu redémarrer si les curateurs les avaient rouverts pour les soldes plutôt que maintenant pour la vente en liquidation ? Les experts le pensent et demandent une modification de la loi pour une meilleure résolution des faillites.
Magasins ouverts, meilleures opportunités
Que la vente en liquidation chez Brantano ne se déroule pas exactement dans les meilleures conditions n’est pour les observateurs qu’un échec parmi d’autres dans le dossier de FNG. Les syndicats et la direction étaient déjà en désaccord avant l’annonce de la faillite et les critiques se multiplient. La relance avec 43 magasins Brantano et 7 magasins CKS (sur un total de 150 magasins) soulève des questions sur la manière dont les administrateurs ont géré l’affaire.
Si les curateurs avaient soutenu une réouverture rapide, permettant aux magasins de participer aux soldes d’été et aux employés de continuer à travailler, cela aurait pu être plus rentable et, surtout, cela aurait pu assurer de meilleures rachats. Cette théorie est avancée par différents médias en réponse au manque de clarté de Deichmann sur les conditions de rachat de Brantano. De fait, une semaine après l’annonce, on ne sait toujours pas quels magasins ni combien d’employés sont concernés par l’accord.
L’ancien curateur de Sabena, M. Van Buggenhout, a souligné dans De Standaard l’importance d’agir rapidement pour protéger la valeur des actifs. Dans le cas de la faillite de la compagnie aérienne, le curateur avait récupéré un milliard d’euros supplémentaire en autorisant la poursuite de certaines activités après la faillite. Les fournisseurs recevaient donc encore 40 % de leurs factures impayées alors que dans le cas de FNG, il ne reste rien ni pour les fournisseurs ni pour les obligataires, rapporte le quotidien.
« L’offre de Ziengs était la meilleure »
Ziengs (Scapino) aurait-il voulu reprendre Brantano si les magasins avaient rouvert plus tôt ? La fermeture prolongée des magasins aurait été l’une des raisons pour lesquelles les Hollandais se sont rétractés à la dernière minute. « L’offre de Ziengs était la meilleure et aurait permis de sauver plus de magasins et d’emplois. Il aurait seulement fallu que les curateurs s’attachent à trouver des solutions plutôt que de se contenter de réduire leurs propres risques et de garantir leurs commissions », explique Sven De Scheemaeker, du syndicat ACV Puls.
Le curateur Geert Van Deyck répond cependant que l’offre « a progressivement changé au cours des négociations, et il était impossible de garantir que Ziengs représentait le salut des emplois. » Le propriétaire de Scapino se serait rétracté spontanément, et ce n’est qu’ensuite que les curateurs ont entamé les discussions avec Deichmann. Selon d’autres sources, Ziengs demandait notamment des réductions de loyer, mais l’enseigne hollandaise n’a pas eu l’opportunité de discuter avec les propriétaires de magasins.
Le système hollandais est-il meilleur ?
Van Deyck affirme également que tous les candidats au rachat, y compris Ziengs, avaient explicitement demandé à ce que les magasins restent fermés. Les candidats à la reprise estimaient que les stocks faciliteraient la relance, rapporte Van Deyck à De Standaard. Il souligne également qu’il n’a jamais eu l’intention de « simplement liquider sans prendre de risques ».
Le syndicaliste De Scheemaeker plaide néanmoins pour une adaptation de la loi sur les faillites, inspirée de la réglementation hollandaise. Dans la branche hollandaise de FNG, avec des chaînes telles que Miss Etam et Expresso, tous les magasins et les 1.500 employés sont encore en activité, trois semaines après le dépôt de bilan. Une règlementation gouvernementale garantit que les employés continuent à être payés pendant six semaines supplémentaires au frais de l’État. La rémunération des curateurs est également différente : en Belgique, les curateurs reçoivent une commission en plus de leurs honoraires, tandis que leurs honoraires sont fixes aux Pays-Bas.