Le conflit entre les « fiancés » EssilorLuxottica et GrandVision s’intensifie : des huissiers se sont présentés chez GrandVision, maison mère de Pearle, et son propriétaire HAL, pour saisir des serveurs.
Politique sanitaire
EssilorLuxottica (connue pour des marques de lunettes comme Ray-Ban et Varilux) a envoyé des huissiers chez son futur partenaire GrandVision : à deux endroits, des copies ont été faites de données stockées sur les serveurs de l’entreprise. Bien qu’il ne se soit pas opposée à l’intervention des huissiers le holding propriétaire de chaînes d’optique comme Pearle refuse pour l’instant de donner accès aux informations saisies. Une tierce partie indépendante conserve actuellement une copie des données saisie, et « ni EssilorLuxottica ni aucune autre tierce partie n’y aura accès » jusqu’à ce qu’un jugement soit rendu en référé, a réagi le groupe d’optique.
Ces escarmouches juridiques s’inscrivent dans l’action lancée par EssilorLuxottica contre GrandVision pour avoir refusé de divulguer la façon dont la société était gérée au moment du confinement. Selon le propriétaire de Ray-Ban, cette attitude est contraire aux règles établies dans la convention de rachat qui prévoit l’acquisition du propriétaire de Pearle par le groupe franco-italien pour 7,2 milliards d’euros.
En début de semaine, GrandVision avait annoncé que le premier trimestre s’était soldé par une perte en raison de la fermeture imposée de presque tous ses magasins. D’ailleurs, certains établissements en Amérique latine sont toujours fermés. Pour le holding néerlandais, la dégradation des résultats justifie d’autant plus le respect de l’accord. Mais EssilorLuxottica a aussi plongé dans le rouge et espère à présent pouvoir se soustraire à ses engagements. En outre, l’organe européen de surveillance de la concurrence a déjà indiqué qu’il était peu probable que la fusion puisse se réaliser sans cession de magasins ou de filiales.