Ceconomy, la société mère de Media Markt et de Saturn, annonce une restructuration de grande envergure. 3 500 emplois sont menacés et des magasins déficitaires de la chaîne pourraient fermer dans toute l’Europe.
Moins de libertés locales
Media Market et Saturn passent à « une structure organisationnelle standardisée pour l’ensemble du groupe », déclara la holding Ceconomy. Le groupe d’électronique souhaite « harmoniser les structures et introduire des procédures et des processus standardisés et efficaces pour les fonctions administratives », et ce, dans les différents pays. Le nouveau PDG, Berhard Düttmann, souhaite également uniformiser les structures de gestion des magasins dans toute l’Europe et supprimer les tâches administratives du personnel.
Concrètement, cela signifie que tant les départements nationaux que les directeurs de magasins perdront en indépendance. Selon le quotidien allemand Handelsblatt, Düttmann aspire à une gestion centralisée, car la liberté historique octroyée aux branches des différents pays et même aux magasins eux-mêmes serait devenue une pierre d’achoppement dans le monde numérique actuel. Les innovations n’étaient mises en œuvre que très lentement et les campagnes concernant les prix et l’assortiment ne pouvaient être contrôlées de manière centralisée, semble-t-il. Le manque de synergies entre Media Markt et Saturn constitue également une épine dans le pied pour Düttmann.
Coupes au niveau des emplois et des magasins
Mais ce n’est pas tout : en raison de la baisse du nombre de visiteurs depuis le début de la pandémie, Ceconomy prévoit également de fermer des magasins déficitaires dans toute l’Europe. Le nombre de branches concernées et leur localisation n’a pas encore été décidé.
« Nos magasins continueront de jouer un rôle essentiel dans notre stratégie omnicanale, mais nous devons et allons nous adapter au comportement du client en pleine mutation », déclare le PDG, Bernhard Düttmann. Après tout, au cours du dernier trimestre, le commerce électronique aurait représenté 35 % des ventes totales et même après la réouverture des magasins, les consommateurs ont continué à faire des achats en ligne en mai et juin.
3 500 emplois seraient mis en péril par la restructuration selon Ceconomy, et ce, principalement en dehors du marché intérieur allemand. Le nombre exact de travailleurs ainsi que les magasins concernés seront décidés la semaine prochaine. L’objectif de la réorganisation est d’économiser 100 millions d’euros de coûts par an, bien que l’opération génèrera dans un premier temps jusqu’à 180 millions d’euros de coûts non récurrents.