Les syndicats « inquiets »
« Dimanche est le seul jour férié fixe de la semaine et il doit le rester ». Voilà le message qu’ont adressé les syndicats jeudi et vendredi dernier au personnel de magasin à Courtrai. Les syndicats disent apprécier les efforts fournis par la ville pour soutenir le commerce par divers événements et actions, mais estiment que le personnel de magasin doit pouvoir y participer, au lieu de travailler le dimanche.
Les syndicats ont également transmis leurs griefs au bourgmestre Vincent Van Quickenborne (Open VLD) via une lettre ouverte, lui demandant une concertation en direct avec les politiciens, et ce avant le prochain conseil communal du 18 novembre. « La ville a donné voix au chapitre aux comités de quartier par le biais de ‘Kortrijk Spreekt’ (Courtrai a la parole), nous voulons faire de même avec ‘Kortrijks Winkelpersoneel Spreekt’ (Le personnel de magasin courtraisien a la parole) », explique Lindsey Verhaeghe du syndicat BBTK.
Le bourgmestre Van Quickenborne a déjà promis qu’il serait « le premier à être à l’écoute ». « Nous ne pouvons intervenir dans le dialogue social entre employeurs et employés, mais le travail du dimanche doit se dérouler correctement et sur base volontaire. En tant que ville nous devons éviter qu’il y ait des abus ». Le bourgmestre se dit disposé à établir une charte limitant les ouvertures dominicales au premier dimanche du mois.
SNI : Un projet « non souhaitable »
Le Syndicat Neutre pour Indépendants se montre lui aussi sceptique : « Diverses enquêtes ont démontré que les détaillants ne sont pas très enthousiastes à cette idée. Davantage d’ouvertures le dimanche ne génèrent pas de chiffre d’affaires supplémentaire. »
« Le consommateur qui jusqu’alors faisait ses achats le samedi, le fera samedi et dimanche. Mais étant donné que le client disposera du même budget, les ventes réalisées habituellement le samedi, seront tout simplement réparties sur le samedi et le dimanche », estime le SNI. L’organisation des indépendants ajoute également qu’à l‘heure actuelle seuls 3 à 4 ouvertures dominicales sont organisées par an, alors que légalement le nombre autorisé est de 6 dimanches par an.
Par ailleurs le SNI ne croit pas à la création de jobs supplémentaires grâce à l’augmentation du nombre d’ouvertures le dimanche : « C’est ce qu’on prétend souvent. Mais aujourd’hui les commerçants ont déjà du mal à trouver du personnel disposé à travailler le dimanche, car les gens préfèrent passer cette journée en famille, avec des amis ou en se reposant. Par conséquent, c’est l’employeur lui-même qui se coltinera le travail du dimanche et les heures supplémentaires. Ouvrir davantage de dimanches n’est donc pas souhaitable pour les détaillants », conclut le SNI.
Traduction : Marie-Noëlle Masure