La fraude alimentaire, « un problème structurel et croissant »
Ce qui a longtemps été considéré comme un mythe, semble pourtant contenir un fond de vérité, affirme la politicienne néerlandaise : parfois les calamars ne sont pas des rondelles de poulpe, mais des anus de porc. Esther de Lange est convaincue que les divers scandales alimentaires de ces dernières années (la viande de cheval dans des lasagnes de bœuf, des œufs soi-disant bio, … etc.) ne sont pas des incidents isolés.
Une étude du Parlement européen démontre que la fraude alimentaire constitue un problème structurel et croissant en UE. L’huile d’olive serait le produit le plus concerné par ces fraudes, suivie par le poisson et les produits biologiques. Aux top-10 des aliments les plus problématiques figurent également le miel, les épices et le vin.
Crime organisé, souvent impuni
La fraude alimentaire est une activité très lucrative, qui prend souvent la forme de crime organisé. « Cela rend le problème de la fraude alimentaire encore plus préoccupant, outre les risques qu’elle représente pour le consommateur », souligne Esther de Lange dans le journal néerlandais BN De Stem. Pourtant le but de la politicienne n’est pas de semer la panique : « Un Européen court 260 fois plus de risques de mourir d’une grippe que d’un aliment frauduleux. »
Selon de Lange les possibilités de saisir les fraudeurs sont trop limitées : « Bien que la chaîne alimentaire soit internationale, les contrôles se limitent généralement au niveau national. La lutte contre la fraude alimentaire est lacunaire. Les sanctions actuelles ne sont guère dissuasives, car les amendes sont souvent inférieures aux gains que génère la fraude ». Par ailleurs « les investigations sont bien trop timides. Les inspecteurs devraient travailler comme des agents de police. »
Traduction : Marie-Noëlle Masure