Les masques font polémique à Deinze : le bourgmestre, qui voulait les rendre obligatoires à partir du 1er juillet dans les 17 supermarchés de la commune de Flandre orientale, a été rappelé à l’ordre par le ministre De Crem et le gouverneur provincial.
Pas de variantes locales
Confronté à une augmentation du nombre d’infections dans sa commune de Flandre orientale ces dernières semaines, Jan Vermeulen, le bourgmestre de Deinze, avait décidé d’imposer le port des masques dans les supermarchés et les supérettes de la commune, y compris pour les clients. Concrètement, cette décision concernait 17 magasins et entrait en vigueur avec effet immédiat.
Le ministre de l’Intérieur Pieter De Crem a cependant déclaré mardi que cette obligation était contraire à la décision du Conseil national de sécurité : le port du masque dans les magasins est fortement recommandé, mais pas obligatoire. Et il n’est pas question d’accepter des variantes locales.
Décision levée
Dans un premier temps, le bourgmestre Vermeulen avait décidé de maintenir l’obligation. Mais le gouverneur provincial Didier Detollenaere est intervenu ce matin après qu’une réunion tardive n’a pas apporté le résultat escompté : le gouverneur de la Flandre orientale a tout simplement annulé l’arrêté communal. Ce, pour préserver l’uniformité des mesures sanitaires dans le pays, a déclaré Didier Detollenaere sur Radio 1.
Comeos, la fédération du commerce, n’était déjà pas favorable à cette obligation : « Il y a plus de cinq cents bourgmestres dans ce pays. La situation serait ingérable si chacun adoptait sa propre interprétation des règles », a répondu son porte-parole Hans Cardyn dans De Standaard.
Interprétation locale
Pourtant, le maire n’abandonne pas la lutte : « Les porte-parole des très grandes chaînes de supermarchés m’ont félicité », dit-il. « Je pense que les gens craignent parfois, à tort, un impact sur le chiffre d’affaires. Lorsque vous imposez le port d’un masque dans un supermarché très fréquenté, vous donnez le signal au personnel et aux clients que vous vous souciez d’eux. » Kristel Van Damme du syndicat ACV Puls est d’accord : « Notre enquête auprès du personnel du magasin a été claire : 75% des clients s’approchent trop près, il faut donc protéger le personnel au maximum. »
Il est également à noter que les communes bruxelloises d’Etterbeek, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre exigent un masque buccal dans les magasins. Ils le font avec la bénédiction du ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale, Rudi Vervoort (PS), qui estime que les conseils du gouvernement fédéral laissent place à une interprétation locale.