Les soldes semblent avoir déjà débuté : plusieurs chaînes de magasins offrent d’ores et déjà des réductions très importantes pour attirer les clients dans leurs magasins à nouveau ouverts. Cela provoque cependant l’irritation des entrepreneurs indépendants.
« En mai et juin, ce sera le chaos »
Difficile de l’ignorer : à l’occasion de la réouverture, certaines chaînes de magasins se lancent à corps perdu dans les promotions, les unes plus sensationnelles que les autres. Nike accorde 30 % de remise sur une partie de la collection, la chaîne de chaussures belge Ken appâte même les clients avec des réductions jusqu’à -50 % avec le slogan « Fier d’être belge – l’économie belge vous remercie ». Les collègues néerlandais de VanHaren disposent également d’offres allant jusqu’à -50 %, tandis que C&A et Vero Moda proposent même des réductions de -70 % sur une partie de leur collection. Il semblerait donc que les soldes commencent déjà en mai cette année.
« Les vraies soldes vont commencer maintenant : elles sont avancées au lieu d’être reportées », confirme Jan De Nys, dirigeant de Retail Estates, dans Het Laatste Nieuws. « La période d’attente tombe maintenant en juillet. Ce sera donc le chaos en mai et en juin. À partir d’aujourd’hui, vous pouvez accorder autant de réductions que vous le souhaitez », et c’est d’ailleurs ce que font de nombreuses chaînes. La raison est évidente : après une fermeture obligatoire de deux mois, les détaillants sont à court de liquidités, mais ils doivent rétablir la situation pour le mois d’août et l’arrivée des nouvelles collections.
« Grâce au lobbying des organisations des indépendants, nous aurons trois périodes de soldes cette année », pense l’expert en retail, Jorg Snoeck, de RetailDetail. « Aujourd’hui commence une période de soldes de six semaines, jusqu’à la fin du mois de juin. Ensuite débutera une période d’attente d’un mois en juillet, et en août, arriveront les soldes d’été “officielles” ». Pour l’instant, toutes les grandes chaînes de mode ne participent pas à cette vague de promotions, mais cela ne saurait tarder, selon lui : « Tout le monde va suivre le mouvement. Sinon, le consommateur achètera dans un autre magasin ou cliquera sur une autre boutique en ligne. En effet, nous ne vivons pas dans un petit village gaulois coupé du monde extérieur. »
« Irresponsable et non collégial »
Les organisations des indépendants sont bien sûr tout sauf satisfaites de cette situation : « Les magasins devraient maintenant avoir la possibilité de faire des marges », déclare le dirigeant d’Unizo, Danny Van Assche, à la Gazet Van Antwerpen. « Ces promotions mettent les petits commerçants sous pression et perturbent le marché. De plus, vous savez que vous allez attirer plus de monde en accordant des réductions. » Nico Volckeryck du NSZ partage cet avis, ces actions promotionnelles sont irresponsables : « Ce n’est d’ailleurs pas une décision très collégiale, car les petits commerces n’ont pas la possibilité d’accorder de telles réductions. »
La fédération des détaillants Comeos défend, quant à elle, les réductions : « Nos chaînes de magasins disposent actuellement de stocks très conséquents et elles doivent les écouler », déclare Ann Ieven. « Cela se fait par le biais de réductions, qui sont d’ailleurs offertes en ligne depuis un certain temps déjà. En outre, il faut générer des flux de trésorerie pour pouvoir payer le personnel. »