Les mesures prises pour lutter contre le coronavirus ont entraîné une énorme croissance du commerce électronique dans le monde entier : les ventes en ligne ont augmenté de 20 % au premier trimestre, avec des pics de plus de 40 %. Cela deviendra-t-il la norme ?
Pic de 41 % en mars
Au cours du premier trimestre de cette année, les ventes en ligne au niveau mondial ont affiché une croissance de 20 %, grâce au coronavirus. En raison de la fermeture de nombreux magasins, le trafic en ligne a augmenté de 16 % entre janvier et mars et les acheteurs en ligne ont dépensé en moyenne 4 % de plus par visite. Le premier trimestre a donc dépassé la période de fin d’année de 2019, qui était pourtant déjà très chargée pour le commerce en ligne.
C’est en tout cas ce qui ressort des calculs effectués pas Salesforce dans son « Q1 Shopping Index ». Le fournisseur de CRM a analysé le comportement d’achat (en ligne) de plus d’un milliard de personnes dans 34 pays et a constaté l’adoption rapide du commerce électronique, même par de nouvelles tranches d’âge. Le nombre d’acheteurs en ligne uniques a augmenté de 40 % en comparaison à la même période il y a un an. Les générations plus âgées, en particulier, s’approprient (par nécessité) l’e-commerce.
Au cours des deux dernières semaines de mars, marquées par le début du confinement dans de nombreux pays, la croissance des ventes en ligne a même enregistré un pic de 41 % au niveau mondial. Pour les biens essentiels, comme la nourriture et les soins personnels, les dépenses en ligne ont même augmenté de 200 % entre le 10 et le 20 mars. D’autres catégories de produits ont également obtenu de bons résultats : les ventes des articles ménagers ont augmenté de 51 % par rapport à l’année précédente, celles des vêtements de sport et de plein air ont atteint un pic de 31 %, tandis que celles des jouets et des jeux ont progressé de 34 %.
Plus de réductions que lors du Black Friday
Selon Salesforce, les promotions élevées offertes en ligne ont évidemment contribué à cette hausse : afin de stimuler la demande et de réduire les stocks, les réductions aux États-Unis ont atteint 34 % à la mi-mars, ce qui est nettement supérieur aux réductions accordées en moyenne lors du Black Friday et du Cyber Monday. Le reste du monde a suivi l’exemple américain.
Bien entendu, cette numérisation du consommateur a également accéléré la numérisation de l’offre : services en ligne, service de réservation et de retrait ou création d’un service client virtuel, sont autant d’innovations souvent mises en place à la hâte pour répondre à la nouvelle réalité engendrée par la crise du coronavirus.
Comme après la période des fêtes de fin d’année
Tout ceci ne sera pas vain, car même si les mesures de confinement sont bientôt assouplies, les consommateurs continueront de se tourner vers l’e-commerce. La période de stockage massif et la panique initiale sont peut-être derrière nous, mais il est maintenant temps de répondre à d’autres besoins. Les loisirs et le jardinage contribueront également à l’augmentation des recettes du commerce en ligne pour le deuxième trimestre, prédit Salesforce : certains consommateurs y recourront pour éviter de prendre des risques et d’autres parce qu’ils auront adopté de nouvelles habitudes.
En effet, ce qui constitue au départ un comportement d’achat « exceptionnel » devient rapidement un comportement tout à fait naturel. Selon Salesforce, c’est également ce que l’on observe chaque fois après la période des fêtes de fin d’année : le recours au commerce en ligne, les achats effectués via smartphone, et les services omnicanaux tels que click&collect ont tous fait une percée durant cette période.