Alors que la chaîne des magasins de peinture Colora était prête à rouvrir en toute sécurité, il s’est avéré que l’assouplissement des règles d’ouverture des magasins ne concernait que les grands magasins de bricolage. Une amère déconvenue : « Ce n’est pas le moment d’abandonner les commerces locaux ! »
Manque de peinture et de pinceaux
Après que la Première ministre ait autorisé, mercredi dernier, la réouverture des magasins de jardinage et de bricolage, Colora a fait tous les préparatifs nécessaires : un client par employé, des compartiments spéciaux pour attendre à l’entrée, installation de panneaux de plexiglas pour permettre aux employés de dispenser des conseils en toute sécurité, distribution de gel hydroalcoolique… Pourtant, la décision du Conseil national de sécurité ne s’applique étonnamment qu’aux magasins de bricolage disposant « d’une gamme générale et commercialisant principalement des outils de construction et/ou des matériaux de construction. » Les magasins spécialisés tels que les magasins de peinture, de carrelage ou de parquet en sont pour leur peine… Et cela même alors que plusieurs magasins de bricolage signalent déjà la peinture et les pinceaux pourraient venir à manquer.
Toon Bossuyt, PDG de l’entreprise familiale belge BOSS paints et de la chaîne de magasins de peinture Colora, s’est dit très déçu dans un communiqué de presse : « Nous comprenons que le gouvernement veuille être très prudent. La prudence s’impose, car la crise est certainement loin d’être finie. Le seul problème est la logique derrière cette décision. Les grandes chaînes de bricolage internationales peuvent rouvrir, mais pas les magasins spécialisés locaux ? Se concentrer uniquement sur les chaînes internationales ne fait qu’augmenter les chances que ces dernières soient prises d’assaut. La dispersion semble en ce sens plus sûre. De plus, n’a-t-on pas pu constater que pour les magasins d’alimentation, les boulangers, bouchers et magasins spécialisés locaux ont pris entièrement leurs responsabilités et garantissent scrupuleusement la sécurité de leurs clients et de leurs employés ? Alors pourquoi ne pouvons-nous pas accorder cette même confiance à l’entrepreneur indépendant du secteur du bricolage ? »
Moins de risque qu’ils soient pris d’assaut
Bossuyt souligne que les magasins spécialisés sont bien placés pour recevoir les clients en toute sécurité. « Nous accueillons moins de clients par mètres carrés de magasin. Le risque d’être pris d’assaut est donc beaucoup plus faible. » Il espère que les magasins spécialisés obtiendront bientôt le feu vert des autorités. « En attendant, nous espérons que nos clients continueront de faire appel à des entreprises belges qui se battent pour traverser cette crise. Qui se battent pour que les rouages de l’économie continuent de fonctionner. Dans l’intérêt des salariés et de leurs familles. Nous espérons que nos clients continueront de se rendre sur notre boutique en ligne, qui est quant à elle toujours ouverte. En attendant une réouverture rapide, nous livrons à domicile et donnons des conseils par téléphone et par messagerie instantanée sur colora.be. »
Jusqu’à présent, le préjudice lié à la crise actuelle est encore limité : en passant rapidement à la vente en ligne avec des conseils téléphoniques juste après le début du confinement, le détaillant a pu limiter le chômage technique à 10 %. Les ventes en ligne représentent maintenant plus de 60 % du chiffre d’affaires contre 0,5 % avant le confinement, déclare le PDG à De Standaard. Depuis l’annonce faite mercredi par le Conseil national de sécurité sur la réouverture ou non des magasins de bricolage, les ventes sur la boutique en ligne sont au point mort.