Switch, le distributeur de produits Apple sous curatelle depuis septembre, a trouvé un repreneur : la compagnie d’assurances française SFAM. Laquelle n’est cependant pas exempte de controverse en France…
Approbation de la reprise par le tribunal
Le tribunal aurait approuvé l’acquisition de Switch par la SFAM, une compagnie d’assurances française spécialisée dans la couverture des produits électroniques et multimédias. La SFAM reprendrait l’ensemble des activités de la chaîne qui compte toujours 21 magasins et 270 collaborateurs. La chaîne changerait cependant de nom après l’acquisition.
Normalement, le tribunal ne devrait statuer sur l’acquisition que le 20 mars. Mais selon des sources internes, l’acte a déjà été signé vendredi dernier. Les mesures prises par le gouvernement contre la propagation du coronavirus pourraient avoir accéléré le processus. Switch n’a pas encore confirmé l’information.
La SFAM est aujourd’hui active présente en Belgique, en France, en Espagne et en Suisse par l’intermédiaire de 2500 partenaires détaillants. Par exemple, les assurances que peuvent souscrire ceux qui achètent un nouveau smartphone à la Fnac, chez Vanden Borre et chez Cdiscount, entre autres, proviennent de la compagnie française. L’assureur est également le deuxième actionnaire du groupe Fnac Darty, avec 11,35% du capital depuis 2018.
Création de son propre réseau de magasins
L’assureur français avait annoncé son souhait de s’étendre à l’international avec des partenaires dès 2019. La compagnie va également lancer son propre réseau de magasins sur le marché français cette année : la SFAM veut ouvrir une centaine de magasins franchisés en région parisienne sous le nom de Hubside Store. Les magasins de 150 à 200 m² seront principalement situés dans des centres commerciaux et proposeront, outre des polices d’assurance, de l’électronique d’occasion et des services informatiques.
Avec un chiffre d’affaires prévu de 1,03 milliard d’euros, la SFAM peut se considérer comme l’un des champions de la croissance de 2020 en France, affirme le journal économique Les Echos : entre 2015 et 2018, les effectifs sont passés de 100 à 1600 salariés et le chiffre d’affaires a bondi de 56 à 470 millions d’euros, soit un taux de croissance annuel moyen de 103%. L’entreprise attribue sa réussite au contrôle qu’elle exerce sur l’ensemble de la chaîne de valeur : la SFAM forme elle-même ses distributeurs partenaires à la vente de ses produits d’assurance, prend en charge la réparation des appareils cassés et dispose d’un service clientèle étendu.
Condamné pour pratiques trompeuses
Mais cette croissance rapide n’est pas exempte de controverse : en France, la SFAM a été condamnée l’an dernier à une amende de 10 millions d’euros pour pratiques commerciales trompeuses à la suite des plaintes de plus d’un millier de consommateurs. Il s’agissait principalement de clients qui avaient souscrit automatiquement et sans s’en rendre compte un contrat d’assurance lors de l’achat d’un nouveau smartphone ou d’une nouvelle tablette, généralement à la Fnac. En dédommagement, ils ont reçu un remboursement de 30 euros.
Au début du mois, l’assureur a également décidé d’abandonner la vente de produits d’assurance par téléphone, à la suite du durcissement des règles en matière de démarchage téléphonique. Le fondateur Sadri Fegaier a affirmé que les efforts de transparence portaient leurs fruits et que l’entreprise était désormais « est quasiment au niveau zéro au niveau réclamations ». On notera en tout cas que la condamnation n’ait pas eu d’incidence sur le chiffre d’affaires l’an dernier.