Que faire face à la crise du coronavirus ? Maintenant que la plupart des magasins ferment en Italie, les craintes d’une récession économique se multiplient. Mais ce scénario se produira-t-il vraiment et les entreprises peuvent-elles se protéger ? Consultez ci-dessous les rapports de McKinsey et Bain.
Trois scénarios, sept conseils
En Italie, le « lockdown » imposé à la suite de l’épidémie de coronavirus est drastique et intégral : après les écoles et les entreprises, presque tous les magasins sont désormais fermés. Seuls les pharmacies, les supermarchés et les épiceries sont encore autorisés à rester ouverts. Toutes les activités commerciales qui ne sont pas indispensables à la production sont également interrompues.
De telles mesures seront-elles imposées à l’international ? Et que peuvent faire les entreprises pour se protéger ? Le cabinet de conseil McKinsey a élaboré trois scénarios pour cette période d’incertitude. McKinsey, à l’instar de ses homologues chez Bain, a ensuite développé une liste des différentes étapes que toute entreprise peut mettre en place pour réagir de façon adaptée. Si nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve, nous sommes tout de même maîtres de nos actions.
Les répercussions touchent-elles principalement la Chine ?
Dans un premier scénario potentiel, McKinsey envisage une reprise rapide, plus rapide que celle actuellement attendue par les médias et les gouvernements. Il s’agit d’un scénario optimiste, la plupart des adultes continuant à travailler et les plus jeunes à aller à l’école. Dans ce cas de figure, Oxford Economics prévoit un ralentissement du produit intérieur brut mondial : la croissance de 2,5% attendue pour l’année 2020 tomberait à 2%. La chute la plus sévère serait dès lors observée en Chine, où le PIB n’augmenterait cette année que de 4,7%, contre 6% attendus.
Un deuxième scénario, actuellement plus plausible, envisage principalement un ralentissement de la croissance à l’échelle mondiale, qui fera surtout pression sur le marché de la consommation et la chaîne d’approvisionnement de marchandises en provenance de la Chine. En mai ou juin, le virus disparaîtrait à nouveau et la demande se redresserait. Avant la relance, toutefois, les fonds de roulement et les marges seront mis sous pression, et M. McKinsey donne des conseils concrets pour affronter ces difficultés.
Les usines repartent à plein régime
Si, en revanche, la maladie s’avérait ne pas être saisonnière et continuait à se propager après les mois de mai et juin, nous pourrions bien être plongés dans une récession mondiale, dont les répercussions seraient palpables tout au long de l’année. Dans ce troisième scénario, on prévoit un ralentissement de la croissance mondiale compris entre 0,5 et 1,5%.
Sur le plan économique, cependant, on observe essentiellement un effet de ralentissement en Europe : bien qu’en Chine de nombreuses entreprises fonctionnent à plus de 90% de leur capacité depuis le début du mois de mars, d’autres usines et entreprises dépendantes de la production chinoise commencent seulement à ressentir les conséquences de la première vague de fermetures. McKinsey souligne également que la capacité de transport de marchandises des usines aux ports est d’environ 60 à 80%, ce qui entraîne des retards de livraison aux ports de huit à dix jours.
À chaque entreprise son équipe d’intervention
McKinsey reconnaît que les prochaines semaines seront déroutantes, et c’est pourquoi le cabinet a dressé une liste de sept mesures que toute entreprise peut mettre en œuvre. Bain fait également mention de sept interventions similaires, mais spécifiquement développées pour le secteur du commerce de détail. Quelques-unes des recommandations principales :
- Protéger les employés en leur fournissant des informations claires sur le coronavirus, mais aussi donner aux responsables locaux une autonomie suffisante pour qu’ils puissent réagir rapidement et activement si la situation venait à évoluer.
- Constituer une équipe d’intervention pour chaque département répondant directement au PDG, pour assurer une surveillance et un suivi constants de leurs employés, de leur situation financière, de leur chaîne d’approvisionnement, de leur stratégie marketing et de leur communication. La rapidité est essentielle : chaque sous-équipe détermine les meilleurs objectifs concrets pour les prochaines 48 heures.
- Stabiliser la chaîne d’approvisionnement, à la fois à court et à long terme. Comme la plupart des usines chinoises sont en train de redémarrer, la plupart des entreprises se concentrent sur l’immédiat, mais elles doivent également envisager les différents scénarios liés à la reprise du réapprovisionnement : la demande pourrait atteindre un pic si les gens commencent à acheter en masse, et qu’en sera-t-il des services après-vente ? La logistique est un autre maillon crucial qui devra faire l’objet d’une planification approfondie au cours des semaines à venir.
Consultez gratuitement ici le rapport complet de McKinsey sur l’impact du coronavirus sur les entreprises. Le rapport de Bain & Company sur la façon dont le secteur du commerce de détail peut lutter contre le virus est disponible ici.