Une véritable récession ‘corona’ s’annonce-t-elle ? Près de la moitié des retailers sont déjà touchés par le virus et les fabricants et prestataires de services n’y échappent pas non plus. Seul le climat bénéficie d’un petit répit.
Un quart des consommateurs évitent les zones commerçantes
Pour la première fois depuis la crise financière en 2008 Wall Street a appuyé sur le bouton pause : durant un quart d’heure la bourse a été entièrement mise à l’arrêt, pour éviter que la situation n’empire encore. Rien d’étonnant donc à ce que les économistes soient de plus en plus nombreux à craindre une nouvelle récession économique, une récession ‘corona’ en quelque sorte.
Depuis l’apparition du virus 45% des détaillants britanniques ont vu leur chiffre d’affaires reculer. 24% d’entre eux craignent des conséquences permanentes suite aux interruptions que subit actuellement la chaîne d’approvisionnement et seuls 7% se disent suffisamment flexibles pour être en mesure de changer de fournisseurs. En ce moment un quart des Britanniques évitent les zones commerçantes. Ils continuent néanmoins à effectuer des achats, mais en ligne : selon une enquête, 49% des consommateurs britanniques ont l’intention d’acheter davantage via internet si le virus continue à se propager. Toutefois la moitié d’entre eux n’osent pas commander en direct en Chine …
Jusqu’à la porte, mais pas plus loin
A l’heure où les supermarchés au Benelux voient augmenter les commandes en ligne, les retailers prennent leurs précautions pour se protéger : dans le Brabant-du-Nord aux Pays-Bas Albert Heijn livre les courses à la porte et non plus jusque dans la cuisine comme auparavant. Tesco pour sa part demande aux fournisseurs en Grande-Bretagne de ne plus se rendre dans les bureaux.
Chez les producteurs le problème se situe plutôt au niveau du flux sortant (ou non) qu’entrant : les containers à destination de la Chine sont devenus deux fois plus chers et il manque des containers frigorifiques, ce qui complique l’exportation. Pour la bière belge notamment tout cela représente une perte importante : chez le brasseur ouest-flandrien Struise Brouwers toutes les commandes chinoises pour le deuxième trimestre ont été annulées, rapporte le journal De Tijd. De ce fait l’entreprise ne peut pour l’instant honorer ses promesses à l’égard des investisseurs.
Même Amazon n’est pas épargné : il s’est avéré qu’un employé travaillant au quartier général de Seattle était contaminé. De son côté Armani, touché par la quarantaine imposée dans le Nord de l’Italie où est basé le groupe, a fait don d’un montant de 1,25 million d’euros pour la lutte contre le coronavirus.
Bon ou mauvais pour l’environnement ?
Seul le climat bénéficie d’un petit répit. De fait, la concentration en particules fines dans l’air a fortement baissé dans les villes chinoises et le trafic aérien a diminué. Toutefois les boutiques d’aéroports en sont les dupes : certains aéroports asiatiques ont vu leur chiffre d’affaires chuter de 70%.
En outre chez Starbucks par exemple la lutte contre les emballages et le plastique à usage unique a été temporairement suspendue : la chaîne de café, qui depuis quelques années encourage les clients à faire remplir leurs propres mugs, a décidé pour l’instant de ne plus accepter les tasses réutilisables des consommateurs.