Outre la Chine et l’Italie, le coronavirus a un impact majeur sur le commerce de détail au niveau mondial. Si même Coolblue fait tout son possible pour ralentir ses ventes, il n’est pas difficile de comprendre à quel point notre marché de consommation dépend de la Chine. Les rues commerçantes (virtuelles ou non) doivent-elles se préparer à un nouveau bain de sang ?
Usine Samsung et défilé Armani… des lieux vides
Maintenant que le coronavirus n’est plus confiné à la Chine, mais qu’il terrorise également le nord de l’Italie, une nouvelle série de victimes économiques s’ajoutera bientôt à la liste. Le fait qu’Armani ait choisi de ne pas organiser son défilé en public, mais ait opté pour une diffusion en direct depuis un lieu vide, est assez éloquent.
Le nombre d’infections augmente également en Corée du Sud, ce qui a provoqué la panique le week-end dernier dans une usine Samsung où sont fabriqués les smartphones. Le producteur coréen pensait être plus malin que le virus parce qu’il ne possédait plus de lieu de production en Chine, mais un employé de l’une de ses usines s’est pourtant retrouvé infecté. L’usine a fermé ce week-end, mais entre-temps la tempête semble s’être à nouveau calmée : lundi, la production a redémarré et l’arrêt temporaire n’aurait pas d’impact notable sur la production.
Barbie infectée par le coronavirus
D’autres entreprises en ressentent déjà les conséquences : Blokker fait face à des problèmes d’approvisionnement, bien qu’ils ne concernent pour l’instant qu’une partie limitée de l’offre. Bol.com indique également que des hausses de prix ne sont pas à exclure. De son côté, Philips a émis un avertissement sur les bénéfices pour le premier trimestre en cours, tandis que Primark annonce qu’il pourrait rencontrer des problèmes de stocks plus tard cette année si l’épidémie continue de limiter la production chinoise.
Même les jouets sont menacés : le producteur de Barbie, Mattel, affirme que la production prend du retard et Nintendo est déjà actuellement confronté à une pénurie de consoles Switch au Japon. L’entreprise craint que d’ici avril, elle ne puisse peut-être pas non plus être en mesure de répondre à la demande en Europe.
La nouvelle la plus marquante vient sans doute des Pays-Bas, où Coolblue a décidé de « tempérer un peu ses ventes ». Le détaillant d’électronique en ligne anticipe les problèmes d’approvisionnement et compromet donc, assez curieusement, délibérément sa propre position concurrentielle : l’entreprise réduit le plus possible ses actions marketing et augmente ses prix. Coolblue craint en effet des difficultés avec les fournisseurs dans les « semaines et mois à venir ».
Effet boule de neige au Benelux
L’issue de la crise n’est encore en vue, confirme Albert Jan Swart d’ABN Amro à De Telegraaf : au moins un cinquième de tous les porte-conteneurs en provenance de Chine, qui devraient actuellement être en route pour le Benelux, n’ont pas encore quitté le port. Cela crée non seulement des problèmes d’approvisionnement sur le marché domestique, mais aussi des difficultés au niveau de l’exportation, selon M. Swart, il y a déjà aujourd’hui une pénurie de conteneurs réfrigérés aux Pays-Bas, ce qui menace le transport de la viande et l’exportation des légumes frais.
Il existe de plus un risque d’effet boule de neige : une trentaine d’entreprises néerlandaises ont déjà reçu l’autorisation de réduire temporairement le nombre d’heures de travail de leurs employés ; d’autres demandes sont en cours de traitement. Lorsque les prix augmentent en raison d’une pénurie, mais que celle-ci s’accompagne d’une baisse du pouvoir d’achat dans le pays, tous les éléments semblent réunis pour déclencher un nouveau massacre dans les rues commerçantes. Aux Pays-Bas, les ventes de voitures se seraient pratiquement arrêtées en février, rapporte De Telegraaf.