Le dernier kilomètre est la dernière partie du voyage d’un produit pour arriver chez le consommateur. Il est plus important que jamais de veiller à ce que la livraison se fasse rapidement et en douceur, cette dernière étape étant cruciale pour l’expérience du consommateur. La façon dont un colis parvient au consommateur fait véritablement la différence dans le parcours du client.
Kilomètres verts
C’est indéniable, les exigences des consommateurs en matière de livraisons plus rapides et plus régulières ne cessent d’augmenter. Et l’on prend, en outre, de plus en plus conscience de l’impact que tous les modes de transport ont sur l’environnement. Comment concilier ces deux tendances différentes ? L’optimisation est-elle la solution ? Ou l’automatisation est-elle le Saint Graal ?
« Le modèle actuel, dans lequel trop de camions transportent trop d’air dans les villes , n’est plus tenable », explique Sylvie Arts de bpost. « Le secteur de la logistique peut jouer un rôle majeur dans la réduction des embouteillages, des émissions de gaz à effet de serre, des déchets issus du commerce électronique ainsi que dans l’amélioration du cadre de vie de nos villes. Avec bpost, nous devons travailler sur des concepts qui nous permettront de gérer durablement la croissance exponentielle du commerce électronique à l’avenir. »
Bpost a, par exemple, décidé de troquer progressivement ses véhicules diesel contre des alternatives électriques. « Aujourd’hui, bpost parcourt de nombreux kilomètres verts avec plus de 2 000 vélos électriques, 300 tricycles électriques et 40 fourgonnettes électriques. » explique Sylvie Arts, « et nous testons constamment de nouvelles alternatives sur le marché. Et nous avons, en outre, également commencé à tester des emballages réutilisables. » En bref : le défi consiste à optimiser la livraison du dernier kilomètre durablement et sans sacrifier la rentabilité.
La combinaison optimale
L’optimisation est un concept clé. « À Anvers, nous disposons d’un réseau urbain unique. », déclare Filip Goossens de chez ASX. « Nous soutenons les détaillants en proposant des livraisons en deux heures. Dans la mesure du possible, cela se fait à vélo, sinon à l’aide de véhicules au GNC. De plus, nous disposons d’un service de ramassage de toutes les expéditions, puis nous les relions aux réseaux nationaux et internationaux les plus performants. On Time choisit le réseau le plus approprié en fonction de l’urgence, de la destination, du poids et de la taille. »
L’automatisation a ici un véritable rôle à jouer. « On Time Logistics est toujours en pleine expansion et investit dans de nombreux domaines », explique Filip Goossens. « L’année prochaine, nous allons tripler la surface de notre centre de distribution à Courtrai et allons travailler à la durabilité de nos opérations de tri. En septembre, nous lancerons un nouveau logiciel de scanning pour communiquer plus en détail avec les clients. Nous continuons également à œuvrer pour rendre notre flotte davantage durable. Nous recherchons la combinaison optimale entre les vélos cargo et les camionnettes. Et nous testons, en outre, également des véhicules électriques »
Gain en efficacité
L’automatisation du dernier kilomètre est au cœur des activités d’une équipe allemande de DHL Customer Solutions and Innovations. Koen Van Tulder, de chez DHL Express Belgique, nous donne un exemple. « Nous mettons à l’essai un nouvel outil d’optimisation des itinéraires de livraison, appelé Digital Delivery Graph (DDG). Il prend en compte toutes sortes de données dans une ville, afin d’ajuster de manière flexible la planification de l’itinéraire. Les tests initiaux donnent un gain d’efficacité compris entre 8 et 20 %. »
Outre la poursuite du déploiement des coursiers à vélo CubiCycle (vélos couchés électriques avec une plate-forme de chargement arrière pouvant transporter jusqu’à 250 kg), DHL teste un StreetScooter électrique, selon Koen Van Tulder, ainsi que des véhicules à hydrogène comme l’eCrafter. « À Louvain, nous avons récemment testé le TRIPL, un scooter électrique doté d’un bac, d’une autonomie de 100 km, qui peut atteindre 45 km par heure et transporter 750 litres ou 200 kg. Nous faisons ces investissements afin de réduire nos émissions de CO2 de 70 % d’ici 2025 et d’être totalement exempts de CO² d’ici 2050. »
Ne pas perdre de vue la rentabilité
Chez PostNL, le terme « automatisation » prend également de l’importance. « Les besoins des clients, tant en B2B qu’en B2C, sont de plus en plus pointus. », reconnaît Rogier Havelaar. « Plus nous pouvons les identifier et les prédire, plus nous pouvons les automatiser en mettant en lien les données. Une plate-forme uniforme et sécurisée pour toutes les villes est utile pour les plus grands acteurs. PostNL a également développé un système de gestion de l’acheminement des véhicules, toujours adapté à l’environnement et à l’adresse cible. Ainsi, dans les centres historiques des villes, les vélos cargo peuvent remplacer les fourgonnettes. »
Cargo Velo se penche sur la durabilité à différents niveaux. Sander Vandenberghe : « Outre les livraisons à vélo, qui profitent au tissu urbain, la durabilité réside également dans l’utilisation durable du personnel et dans la durabilité financière : nous ne voulons pas créer une bulle, avec des subventions par exemple ou énormément de capitaux à risque. Le travail que nous faisons, même à plus petite échelle, doit rapporter de l’argent. Notre philosophie : vous demandez, nous exécutons, tant que ça rapporte de l’argent. »
Communication durable
Kirsten Van Praet de Bringme cite une belle application dans le domaine de la communication. « Chez iFixers, un magasin qui répare , entre autres, des smartphones, les personnes qui ont une Bringme Box dans leur entreprise peuvent y mettre leur smartphone défectueux, après quoi iFixers reçoit une notification et vient chercher l’appareil. Après la réparation, iFixers remet le smartphone dans sa boîte et l’employé peut le récupérer quand il le souhaite. Il peut également suivre chaque étape du processus en ligne via l’application Bringme. »
Collectique souhaite automatiser la conclusion de partenariats entre détaillants en ligne et hors ligne, afin qu’ils puissent facilement conclure eux-mêmes de nouveaux partenariats. Claire Tobback explique : « Tout cela doit être fait rapidement et automatiquement, tout comme l’administration des ventes par la suite. Pour les magasins qui ont déjà une partie de la collection du détaillant en ligne en stock, Collectique offrira également la possibilité de mettre de côté les articles commandés en ligne, si désiré. Dans ce cas, il n’y a même pas besoin d’expédier. »
Ou… Va le chercher toi-même !
Après tout, Collectique a remarqué que de nombreux clients aiment combiner la collecte de leurs achats en ligne avec une visite dans un magasin. « Les clients peuvent faire d’une pierre deux coups : ils savent que la commande en ligne est prête, et ils peuvent se rendre au magasin pour faire d’autres courses, compléter leur tenue ou prendre un verre sur place. Chez Host Concept Store à Berchem, plusieurs colis ont déjà été livrés, conservés et collectés via Collectique. De plus, Host Concept Store est aussi une boutique de produits durables. »
Cela s’inscrit parfaitement dans la philosophie de Collectique, qui offre une alternative durable à la livraison à domicile, ce qui est également avantageux pour les commerçants locaux. « Même lorsque des clients réguliers demandent un article qui n’est (plus) en stock, le magasin peut proposer de le commander sur la boutique en ligne de la marque et de le faire livrer au magasin via Collectique. C’est également tout bénéfice pour le commerçant. », conclut Claire Tobback.