Le géant du supermarché Walmart a connu un solide trimestre : le chiffre d’affaires et le bénéfice ont augmenté plus que prévu. Les ventes en ligne ont même augmenté de 37 %. Le groupe américain est déterminé à donner du fil à retordre à Amazon.
Mieux que prévu
Walmart surprend tout le monde en annonçant ses résultats du dernier trimestre qui s’est clôturé fin juillet. Le chiffre d’affaires a augmenté de 1,8% à 130,83 milliards de dollars (120 milliards d’euros) : le plus grand retailer au monde a fait mieux que les 130,11 milliards de dollars que prévoyaient les analystes.
Le chiffre d’affaires aux Etats-Unis a progressé de 2,8% sur base comparable. Selon les analystes, il s’agit d’une solide performance dans un paysage retail marqué par la guerre commerciale sino-américaine et la concurrence en ligne, surtout d’Amazon. Le bénéfice net a également augmenté à 3,61 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros), alors que le géant retail avait affiché une perte de 861 millions de dollars un an auparavant.
Cette croissance permet à Walmart de revoir à la hausse ses prévisions pour l’exercice en cours : le distributeur table sur une croissance du chiffre d’affaires comparable autour des 3 % aux États-Unis et sur une possible légère hausse du bénéfice, alors que l’entreprise avait plutôt prévu une légère baisse du bénéfice. Les nouveaux droits d’importation américains de 10 % sur les biens de consommation en provenance de l’étranger jouent des tours aux retailers américains : un tiers de l’offre Walmart provient des territoires d’outre-mer.
L’e-commerce continue de croître
« Les consommateurs réagissent bien aux améliorations apportées, le cycle de productivité fonctionne et nous gagnons des parts de marché », affirme le PDG Doug McMillon à CNBC. C’est surtout en ligne que Walmart affiche de très bons résultats : l’e-commerce a progressé de pas moins de 37% aux Etats-Unis et le groupe prévoit une croissance de 35% sur l’ensemble de l’exercice. L’an dernier, le chiffre d’affaires en ligne a augmenté à peu près autant et cette augmentation s’est poursuivie pendant plusieurs trimestres consécutifs.
Le déploiement national de la livraison à domicile le lendemain nous est d’une grande aide, selon McMillon. Déjà 75 % de la population américaine a accès à ce service, grâce aux 2700 points de retrait pour les achats faits en ligne. Il est déjà possible d’aller chercher ses commandes le jour même dans plus de 1100 magasins.
Walmart souhaite développer son propre marché
Walmart souhaite également continuer à investir dans son propre marché, qui n’est qu’une fraction de ce que représente la plateforme d’Amazon, mais qui est en forte croissance. Rien que cette année, le retailer a ajouté 1200 marques en ligne, dont des marques de luxe telles que Michael Kors. L’entreprise affirme qu’elle entrevoit un potentiel dans les catégories à marge plus élevée, bien que ce soient surtout les courses ménagères qui stimulent les ventes en ligne.
Même si le online reste un poste à perte – les analystes estiment la perte e-commerce à 1,7 milliards d’euros – McMillon souhaite faire de nouveaux investissements dans ce domaine. Selon le PDG, la rentabilité s’améliore en rapprochant les stocks des consommateurs, ce qui réduit la fragmentation des livraisons et contribue à faire des économies sur le transport aérien.