Afin de surmonter son déficit de plusieurs milliards, Steinhoff, propriétaire de chaînes telles que Conforama et Poundland, se voit contraint de céder certains de ses biens. En outre le groupe donnera davantage d’indépendance à ses filiales, annonce le CEO.
« Mieux vaut 50% que par d’avenir du tout »
Vingt mois après la découverte du plus grand scandale fiscal d’Afrique du Sud, le nouveau CEO Louis du Preez a dévoilé son nouveau plan pour sortir le groupe Steinhoff International de l’ornière. Selon le CEO, la seule manière de survivre est de céder certaines chaînes, entièrement ou partiellement.
En 2017 il s’est avéré qu’il y avait pour pas moins de 6,5 milliards d’euros de ‘trous’ dans la comptabilité du holding sud-africain, dont la valeur du coup a diminué de 13 milliards d’euros. Aujourd’hui les dettes de Steinhoff s’élèvent encore à 9 milliards d’euros et bon nombre de procès d’investisseurs lésés sont encore en cours.
Un sérieux dégraissage du groupe s’impose donc. Du Preez estime qu’il est préférable de conserver une participation de 50% dans des entreprises ayant un avenir, plutôt que de garder entièrement des entreprises sans avoir l’argent pour les transformer. Il prend donc la « décision opérationnelle » de transformer Steinhoff en une pure entreprise d’investissement, plutôt qu’un propriétaire de chaînes retail.
Moins d’influence et nouveau conseil d’administration
Les dettes que le holding traîne encore derrière lui aujourd’hui, ne pourront jamais être comblées, semble-t-il, bien que des accords concernant des mesures de restructuration soient attendus dans les jours prochains, notamment au sein de la chaîne de meubles française Conforama, dont 42 magasins fermeront leurs portes et 1900 employés seront licenciés.
Steinhoff a décidé à l’avenir de donner plus d’indépendance à ‘ses’ chaînes, notamment en mettant en place de nouveaux conseils d’administration avec des managers indépendants. En outre le groupe envisage des cessions, allant de propriétés immobilières jusqu’à des chaînes entières. Par ailleurs il est question depuis un certain temps déjà d’une introduction en bourse de Pepkor Europe, la division qui chapeaute le retailer britannique Poundland, mais la décision n’a pas encore été prise, indique Du Preez.