L’an dernier, le marché alimentaire belge a enregistré une baisse de 5,3%, selon la fédération sectorielle Fevia. Les Belges achètent de plus en plus à l’étranger. Fevia et Unizo appellent à une uniformisation des taxes et des accises.
Fevia dénonce les achats frontaliers
La fédération alimentaire belge est très préoccupée par la baisse des ventes sur son marché domestique : en 2018, les ventes alimentaires belges ont baissé de 5,3%. Cette tendance négative dure depuis un certain temps déjà, mais jusqu’à présent, elle a été compensée par la croissance des exportations alimentaires. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
Selon Fevia, les grands coupables sont les achats frontaliers. De plus en plus de Belges feraient leurs achats dans les pays voisins. Les chiffres de GfK confirment que l’année dernière, les Belges ont dépensé 4,6% de plus dans les supermarchés situés de l’autre côté de la frontière. Ce sont les chiffres de la fédération divulgués dans De Standaard. La raison ? Une différence de prix de 10 à 15%, principalement due à des taxes et accises plus élevées en Belgique.
« Nous appelons donc les futurs gouvernements à mettre un terme à cette lasagne typiquement belge en matière d’accises, taxes et prélèvements sur les produits alimentaires. Ceux-ci sont souvent dictés par des considérations purement budgétaires, rendent nos produits trop chers et encouragent les achats frontaliers. Nous sommes tous perdants ! », prévient Jan Vander Stichele, président de la Fevia. Unizo plaide également pour que les taxes et accises soient alignées sur celles des pays voisins.
Le shopping hors frontières bientôt de l’histoire ancienne ?
C’est surtout aux Pays-Bas que les produits alimentaires seraient beaucoup moins chers. Les prix se situent près de 1% au-dessus de la moyenne européenne, alors qu’en Belgique, ce chiffre atteint les 14%, selon les calculs d’Eurostat pour l’année 2018. Par contre, la France est un pays intéressant au niveau des vins : les prix y sont 6% moins chers que la moyenne européenne, alors qu’en Belgique, les consommateurs paient 6% de plus que la moyenne européenne.
Pourtant, le shopping hors frontières a connu son temps de gloire, affirme Gino Van Ossel, professeur à la Vlerick Business School, dans De Standaard. Surtout aux Pays-Bas où l’augmentation des taxes en début d’année – de 6% à 9% sur les denrées alimentaires – pourrait bientôt mettre un terme aux importants écarts de prix.
Ce n’est pas uniquement la fuite à l’étranger qui est à l’origine de la baisse du chiffre d’affaires belge : la « néerlandisation » du marché belge pourrait également y être pour quelque chose. Les chaînes néerlandaises Albert Heijn et Jumbo n’exercent pas seulement une pression supplémentaire sur les prix, elles importent également une plus grande proportion de produits étrangers dans leurs magasins. Une uniformisation des taxes ne serait donc qu’une solution partielle.