Une parole n’est pas toujours une parole dans le monde retail. Un mois après avoir annoncé que la vente de sa branche chinoise n’était absolument « pas à l’ordre du jour », Carrefour vend 80% de ses actions à la chaîne retail locale Suning.com.
Carrefour devient B2B
La vente rapportera 4,8 milliards de yuans (610 millions d’euros) à Carrefour et soulagera les Français de nombreux soucis, selon Bloomberg. Les Chinois achètent beaucoup plus en ligne que les Européens, et les 210 hypermarchés et 24 magasins de proximité n’étaient pas à la hauteur. Carrefour a dû se contenter d’un chiffre d’affaires (en baisse) de 3,6 milliards d’euros et d’un bénéfice qui atteint à peine les 66 millions. Carrefour ne coupe pourtant pas complètement les ponts : les Français conservent 20% des parts et deux des sept sièges au conseil d’administration.
Suning est un fournisseur d’appareils électroniques qui opère à une toute autre échelle. L’entreprise réalise un chiffre d’affaires de plus de 70 milliards d’euros, compte près de 9.000 magasins dans toute la Chine et est la troisième plus grande plateforme e-commerce chinoise. Carrefour ne se retire pas complètement de la Chine et la chaîne devient également le premier fournisseur de produits alimentaires et de biens de grande consommation de Suning, rapporte Chinasquare.
Le nouveau propriétaire de Carrefour China n’est pas un étranger dans le monde du football européen puisqu’il possède le club italien FC Internazionale (Milan). Inversement, parmi les actionnaires de Suning se trouve également une célébrité depuis 2015 : Taobao, la plateforme de vente d’Alibaba, détient un peu moins de 20% de Suning.