Les ventes Fairtrade (l’ancien label Max Havelaar) ont progressé de 26% en Belgique l’an dernier. Cela fait des années que Fairtrade connaît une croissance à deux chiffres et même si 2018 a été une année exceptionnelle, l’organisation tire quand même à sonnette d’alarme.
Les retailers et les producteurs optent pour le Fairtrade
L’an dernier, le volume de produits certifiés Fairtrade a augmenté de 26% en Belgique. La pénétration du marché a également été nettement plus élevée : « La tendance est très positive, et l’année dernière a été exceptionnellement bonne. Un certain nombre de retailers et de producteurs ont également pris de grands engagements », affirme le directeur belge Nicolas Lambert.
Plus des trois quarts des Belges achètent désormais des produits certifiés. Le café, les bananes et les produits à base de cacao restent les favoris. Aujourd’hui, les bananes Fairtrade détiennent déjà une part de marché de 18% et l’an dernier, le volume de cacao ‘équitable’ sur le marché belge a doublé par rapport à 2017. Une gamme encore plus large serait la bienvenue pour 70% des Belges.
Parmi les entreprises qui ont fait de grands progrès l’an dernier, citons Café Liégeois (dont Delhaize a également commencé à distribuer toute la gamme Fairtrade), Aldi (qui n’achète que des roses équitables), Lidl (qui a fait le même choix en ce qui concerne le cacao) ainsi que des producteurs tels que Miko, Rombouts et Belvas. Le marché se développe donc très bien dans tous les domaines, selon M. Lambert.
Une augmentation de la pauvreté chez les agriculteurs
Le défi reste cependant énorme. Il y a encore beaucoup de choses à faire pour améliorer les conditions de vie des agriculteurs dans le monde, selon l’organisation. Les caféiculteurs, par exemple, doivent se contenter de moins d’un dollar la livre de grains de café, le niveau de prix le plus bas depuis plus de 13 ans et bien en dessous des coûts de production. La pauvreté augmente chez les agriculteurs.
« De nombreux producteurs d’Amérique centrale quittent progressivement leurs terres agricoles pour rejoindre l’une des nombreuses ‘caravanes de migrants’ qui se rendent aux États-Unis. Tous les efforts déployés pour éviter les conséquences de l’extrême pauvreté – comme la migration forcée, la déforestation, le travail forcé et le travail des enfants – sont des efforts perdus si le juste prix n’est pas appliqué », dit-on chez Fairtrade Belgium.
L’élément prix est en effet crucial, confirme Lambert à RetailDetail. Pour atteindre un revenu viable, il vous faut une approche large dans laquelle la productivité, les coûts et plus encore sont importants, mais « si vous ne tenez pas également compte du prix, vous n’y arriverez jamais ».
Rompre le cercle vicieux
« Il existe un réel désir de devenir plus durable, mais la pression sur les prix reste énorme. Il est important de sortir de ce cercle vicieux, et c’est pourquoi nous devons créer de la valeur. Prenons par exemple les retailers qui pourraient communiquer sur d’autres aspects que le prix », explique Lambert.
En ce qui concerne l’année 2019, Fairtrade souhaite miser encore davantage sur la communication et la visibilité, avec une attention particulière accordée aux bananes puisque l’organisation voit encore de nombreuses opportunités sur ce marché.