Zalando facture désormais des frais d’expédition en Grande-Bretagne, en Irlande, en Italie et en Espagne. La fin de l’ère de la gratuité semble donc avoir sonné. Pour l’instant, au Benelux, il n’y a pas encore de plan allant dans cette direction.
Jusqu’à 3,50 € de frais d’envoi
Après une première expérience en Italie, selon De Tijd, Zalando a introduit des frais d’envoi pour les « petites » commandes en Grande-Bretagne, en Irlande et en Espagne. Une commande effectuée en Espagne, en Irlande et en Italie pour un montant inférieur à 24,90 € entraîne le paiement de frais d’envoi pour la livraison à domicile, pour un coût situé entre 2,9 et 3,5 euros. Les Britanniques payent 3 livres pour les commandes d’une valeur inférieure à 19,90 livres sterling.
Pour Zalando, il s’agit d’un changement radical car le vendeur de chaussures en ligne avait été l’un des tout premiers acteurs à avoir essayé d’attirer les consommateurs vers le commerce en ligne en utilisant précisément comme argument les envois et les retours gratuits. L’entreprise de mode allemande semble désormais revenue de cette double pratique, sans doute parce que les chiffres des pertes ne faisaient que s’aggraver.
Au cours du dernier trimestre, après l’introduction d’une politique stricte en matière de retour et de frais d’expédition en Italie, Zalando a renoué avec les bénéfices. Pour l’instant pourtant, il n’existe pas (encore) de plan pour introduire des frais d’envoi dans d’autres pays pour les petits colis, selon ce qu’un porte-parole a déclaré au journal De Tijd.
La fin de la gratuité ?
Les experts de la vente au détail répètent déjà depuis longtemps que ces envois gratuits ne sont pas tenables et que la gratuité n’existe pas : il y a toujours quelqu’un qui paie. De plus en plus de détaillants se montrent donc plus sévères ou abandonnent même totalement l’envoi gratuit lorsque les commandes sont peu importantes. C’est ainsi que le webshop britannique Asos a fait savoir qu’il se montrerait plus strict lors de l’acceptation des retours. H&M a imposé la semaine dernière un minimum de 25 € de commande pour bénéficier d’une livraison gratuite. Seul Huub Vermeulen, CEO de Bol.com, considère que « la livraison gratuite n’est pas près de prendre fin ».
Pour de nombreux concurrents, néanmoins, le mal est déjà fait : en raison des investissements considérables dans la livraison gratuite à domicile et les retours gratuits, des acteurs du Web comme Zalando, Bol.com et Amazon ont obtenu la confiance des consommateurs dans le commerce électronique et ils ont pu élargir leurs parts de marché. La concurrence particulièrement sévère qui en a résulté pour les acteurs physiques a eu pour conséquence une multiplication des faillites.