L’an dernier le géant français Carrefour a vu progresser son chiffre d’affaires comparable de 1,4% à 84,916 milliards d’euros. Hormis les éléments non-récurrents, (dont la cession de Dia) le bénéfice net s’est établi à 802 millions d’euros, soit une hausse de 3,75%.
« Carrefour va mieux »
Avec un bénéfice net de 802 millions d’euros et un chiffre d’affaires avoisinant les 85 milliards d’euros, Carrefour dépasse très nettement les attentes : les analystes tablaient sur un bénéfice situé entre 749 et 752 millions d’euros et un recul du chiffre d’affaires à 76,9 milliards d’euros.
Le bénéfice opérationnel courant s’est élevé à 1,905 milliard d’euros. Alors qu’en France la marge opérationnelle a régressé de 1,9 à 1,3% – notamment en raison de la concurrence accrue et du mouvement des gilets jaunes –, celle-ci est restée stable à 3,2% dans le reste de l’Europe. En économisant sur les coûts, le groupe dit être parvenu à compenser la pression concurrentielle notamment des discounters. En Amérique latine par contre le groupe a vu sa marge opérationnelle augmenter de 4,5 à 5,7%.
A noter également qu’en 2018 Carrefour a vendu pour près de 1,2 milliard d’euros d’alimentation en ligne, soit une hausse de 30%. Conforté par cette belle performance, le management est convaincu de pouvoir atteindre le cap des 5 milliards d’euros d’ici 2022.
Serrer la ceinture
« Carrefour va mieux, beaucoup mieux », commentait le PDG du groupe Alexandre Bompard ce matin lors d’une interview sur RTL radio. « Les résultats sont solides et encourageants », après une année intense de changements ». « Nous sommes même un peu en avance sur le planning. »
Mais il reste encore du pain sur la planche. C’est pourquoi le PDG entend donner un coup d’accélérateur : plusieurs objectifs du Plan Carrefour 2022, qu’il avait présenté lors de son entrée en fonction, sont revus à la hausse. Ainsi l’assortiment devra être réduit de 15% (au lieu des 10% annoncés auparavant) d’ici 2020 et le nombre de magasins de petit format (principalement des magasins proximité) devra augmenter non pas de 2000, mais de 3000 d’ici 2022. Parallèlement Carrefour entend diminuer la surface de vente totale du groupe de 400.000 m².
Dans le cadre « d’une culture d’efficience opérationnelle et de discipline financière », le distributeur a décidé de se serrer la ceinture, encore davantage : alors que l’an dernier le groupe a déjà économisé 1,05 milliard d’euros (notamment en se séparant de quelque 5000 collaborateurs et 273 magasins Dia), l’objectif d’économies d’ici 2020 est relevé à 2,8 milliards d’euros (au lieu de 2 milliards d’euros).