Concept similaire à Spotify, mais pour vidéos
Aux USA, Netflix propose, pour un tarif de 7,99 dollars par mois (environ 6,4 euros), l’accès illimité à une vaste vidéothèque comprenant quelque 10.000 films et 3.000 séries télévisées, visionnables sur PC, tablettes ou téléviseurs avec connexion Internet. Le ‘Spotify de la vidéo’ compte déjà près de 30 millions d’abonnés payants et recherche de nouveaux débouchés à l’étranger, notamment en Belgique.
« D’ici la fin de cette année, Netflix s’installera en Belgique, du moins c’est ce que déduisent certains insiders sur base d’offres d’emplois émises par l’entreprise », lit-on sur Bloovi.be, un site destiné au secteur internet. Selon ces petites annonces Netflix rechercherait des candidats « capables de traduire l’expérience de Netflix pour des marchés locaux ; et ce en turc, en néerlandais, en hindi, en français et en coréen. »
De son côté, Jo Caudron, pionnier en matière d’internet, a appris « via une source collaborant à l’implémentation de Netflix en Belgique », que l’opérateur américain « s’installerait d’abord aux Pays-Bas et en France, avant de s’implanter en Belgique. » Actuellement Netflix est déjà actif en Europe : en Irlande, au Royaume-Uni, en Finlande, au Danemark et en Norvège.
Concurrence pour les fournisseurs de TV numérique
La venue de Netflix pourrait bien donner le coup de grâce définitif aux vidéothèques. Ces dernières ayant déjà du mal à survivre depuis l’apparition de la télévision numérique, qui a introduit le concept de la vidéo à la demande à domicile, semblent à présent définitivement perdues. Mais même les distributeurs digitaux – Telenet et Belgacom en Flandre ; UPC,KPN et Ziggo aux Pays-Bas, pour ne citer qu’eux – voient d’un mauvais œil l’arrivée de Netflix, qui propose une offre plus large et meilleur marché.
Toutefois le combat est loin d’être gagné, il reste aux Américains de nombreux obstacles à franchir : notamment l’acquisition de droits de diffusion qu’ils devront grignoter aux concurrents locaux (ces droits étant généralement répartis géographiquement), le sous-titrage des films (les spectateurs flamands et néerlandais étant exigeants en matière de confort télévisuel). Par ailleurs dans quelle mesure Netflix sera-t-il prêt à investir dans des séries télévisées et des films locaux, les hits par excellence du petit écran.
Quoi qu’il en soit, la possible venue de Netflix représente un défi de taille pour les médias : « L’arrivée de Netflix perturbera sérieusement l’ordre établi des médias flamands », commente Caudron. Une affirmation valable également pour les médias néerlandais. « Les chaînes et distributeurs devront se concerter pour y répondre de façon adéquate. »
Traduction : Marie-Noëlle Masure