Action vaut 6 milliards d’euros aujourd’hui, selon le propriétaire 3i. Mais il existe pourtant des inquiétudes : la chaîne discount n’est pas en mesure de soutenir sa propre croissance et elle emprunte de l’argent pour payer des milliards de dividendes à 3i.
La fin d’un conte de fées ?
À l’automne dernier, Action avait déjà admis que l’ouverture de vingt nouveaux magasins avait été retardée en raison de difficultés logistiques. Aujourd’hui, celles-ci semblent être plus structurelles qu’on ne le pensait à première vue, estime Quote. L’entreprise éprouve des difficultés à faire face à sa forte croissance et le magazine pense que « la fin du conte de fées bleu et blanc a sonné ».
En 2018, le discounter non-alimentaire a ouvert 230 nouveaux magasins au lieu des 250 prévus. Le problème se situait au niveau des centres de distribution qui n’étaient plus capables de suivre la cadence : « La chaîne logistique subit une forte pression suite à l’énorme expansion du nombre de magasins et des zones géographiques », explique un porte-parole. Dès lors, de plus en plus de rayons se vident, surtout en France.
Un nouvel entrepôt en France aurait dû voir le jour juste après l’été, mais ce projet a subi des retards. « C’est pour cette raison que nous avons reporté l’ouverture de vingt magasins. Aujourd’hui, une partie de ces magasins sont ouverts et les autres suivront bientôt », explique une porte-parole au journal De Tijd.
« Un dividende astronomique » pour le propriétaire 3i
Pourtant, la façon dont Action gère son argent est de plus en plus critiquée. Le retailer verse désormais un généreux dividende au groupe d’investissement 3i qui est propriétaire de la formule néerlandaise depuis 2011. « 3i aurait pu investir davantage dans Action pour redresser la barre», déclare un initié dans Quote. « Mais au lieu de cela, ils se font payer un dividende astronomique. Cela a mis toute l’organisation sous haute tension. »
Action a versé un dividende de deux milliards d’euros à 3i depuis 2016. A l’époque, 3i avait déboursé 500 millions d’euros pour acquérir le retailer. Aujourd’hui, le géant du discount et ses 1300 magasins vaudrait déjà six milliards d’euros : pas étonnant que 3i ait décidé de garder la chaîne encore quelque temps.
Il est frappant de constater que les dividendes sont principalement financés par des prêts, selon Quote. Lorsque le retailer a versé le dividende l’an dernier, le taux d’endettement est soudainement passé de 3 à 4,8. La chaîne avait pourtant réussi à faire baisser son taux d’endettement grâce à une forte hausse des bénéfices.
3i a encore de grands projets. Action devrait continuer à ouvrir 250 nouveaux magasins par an et le chiffre d’affaires devrait passer à dix milliards d’euros. Un nouveau centre de distribution verra le jour en Pologne cette année et deux autres ouvriront leurs portes en 2020.