Les nouveaux magasins Ikea qui verront le jour seront de plus petits points de vente urbains, affirme le PDG Jesper Brodin. Les articles vont baisser de prix à l’avenir, mais les clients qui souhaitent se faire livrer à domicile devront payer plus cher.
Trop souvent dit ‘non’
Ikea voit son bénéfice diminuer ainsi que le nombre de ses visiteurs en magasin. Le géant du meuble est confronté à l’ère du numérique et le dirigeant Brodin (aux commandes de l’entreprise depuis dix-huit mois) est donc obligé de prendre un certain nombre de décisions fermes.
« Ce qui fonctionnait dans le temps, n’est plus d’actualité. Avant, nous avions l’habitude de dire ‘non’ aux clients qui n’avaient pas de voiture ou pas le temps de se déplacer dans nos magasins situés en dehors des villes », explique le PDG d’Ingka, le holding qui abrite 90% de tous les magasins Ikea, au journal De Tijd.
Des magasins urbains dans 30 grandes villes uniquement
C’est pour cette raison qu’Ikea mise sur des magasins urbains qui verront le jour dans « les trente plus grandes villes du monde ». Il est possible qu’Amsterdam et Bruxelles en fassent partie : « Cela reste à voir, car peut-être que cela fonctionnera très bien avec les magasins actuels et la livraison à domicile de meubles », entend-on.
On ne sait pas encore clairement à quoi ressembleront ces magasins urbains. La décision devra tomber plus tard cette année et sera prise sur base des expériences menées dans 25 magasins-pilotes. Pour l’instant, on trouve de tels magasins qui ne vendent que des cuisines et des salons à Stockholm, Moscou et Londres. Paris accueillera très bientôt un ‘magasin showroom’ qui exposera 4.500 articles (mais les clients ne pourront en emporter que 1.500). Les grands objets seront à commander sur place et livrés à domicile.
Prix fixe en baisse, frais de livraison à la hausse
Brodin est certes catégorique lorsqu’il s’agit des livraisons à domicile : ceux-ci ne seront pas gratuits. Le dirigeant a « décidé de ne pas offrir la gratuité parce que cela défavorise les clients qui se rendent dans nos magasins. C’est toujours en magasin qu’on trouve les prix les plus bas. » Ces prix vont d’ailleurs encore baisser ces prochaines années, selon Brodin, car Ikea souhaite réduire encore davantage les coûts de production.
L’offre de service quant à la livraison à domicile devra être étendue, constate le PDG. A l’avenir, les commandes faites en ligne seront livrées le lendemain, ou le jour-même, si possible. Les gens qui choisissent cette option, devront payer davantage. Pour faire en sorte que cela soit possible dans la pratique, Brodin souhaite étendre certains magasins en véritables centres fulfilment, avec des entrepôts encore plus grands. D’ici 2025, toutes les livraisons devront se faire en véhicules électriques.
Le dirigeant se donne trois ans pour effecteur la transformation complète de la chaîne d’ameublement. Un délai serré, certainement si vous savez que le bénéfice net de la branche magasin a chuté de moitié l’an dernier et que l’entreprise s’autofinance entièrement.