En 2018 Amazon ne sera pas encore en mesure de livrer des colis par drone, malgré la promesse du CEO Jeff Bezos en 2013. Vu les restrictions légales et les consignes de sécurité, la livraison par drone ne sera pas réalisable avant 2028, estiment les analystes.
L’utilisation de drones se développe
Il y a cinq ans Bezos confiait à la chaîne de télévision CBS qu’Amazon serait capable de livrer des colis par drone en 2018. Toutefois des restrictions légales et des mesures de sécurité semblent entraver cette promesse : l’autonomie des batteries est encore trop réduite et le projet suscite de grands points d’interrogation concernant la vie privée.
Durant ces cinq dernières années l’utilisation des drones s’est fortement développée dans d’autres secteurs que le retail, là où l’interaction avec le client est limitée. Le gouvernement américain estime qu’à l’heure actuelle 110.00 drones commerciaux sont en service pour contrôler l’industrie minière et l’agriculture et pour inspecter les câbles électriques et les pipelines. Par contre pour la livraison de colis les drones se heurtent encore à différentes restrictions : aux Etats-Unis les drones ne sont pas autorisés à voler plus haut que 120 mètres, à survoler certaines instances gouvernementales de nuit ou à se rapprocher de moins de 8 km d’un aéroport.
En outre l’autonomie des batteries est un grand obstacle et les coursiers humains ont toujours un avantage sur les drones : en effet, il n’est pas aisé, ni bon marché de développer un programme qui puisse déterminer aussi facilement qu’un humain à quelle porte sonner. L’entreprise américaine Skylogic, qui étudie les drones, ne s’attend pas à une réelle percée des drones avant dix ans. Avant cela il faudra que les drones puissent voler plus loin que le champ de vision du pilote. De plus, la loi devra prévoir l’identification de drones survolant la population, car le gouvernement américain craint l’utilisation de drones par des terroristes.
Tourné vers l’avenir
Quoi qu’il en soit Amazon poursuit son projet de livraison par drone pour des commandes urgentes dans des régions moins peuplées. L’entreprise estime que le projet est parfaitement réalisable dans le futur, mais ne se fixe plus de délais concrets. Selon la porte-parole Kristen Kish, le géant du e-commerce dispose de centres de développement de drones en France, en Israël, en Autriche, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. En Belgique aussi Amazon a déjà effectué des tests avec des drones.
Outre Amazon, d’autres acteurs actifs dans le secteur du retail commencent à s’intéresser aux drones. Ainsi le coursier UPS a testé le lancement d’un drone dans une zone rurale en Floride et l’allemand DHL teste l’utilisation de drones pour la livraison de médicaments partant de Tanzanie vers une île du lac Victoria.