De gros investissements dans la logistique et la digitalisation ont sérieusement entamé le bénéfice d’Ikea durant son exercice décalé clos fin août. Le géant suédois de l’ameublement a en effet décidé de ne pas répercuter ces coûts sur le client.
« Préparer l’entreprise pour les 75 années à venir »
On attendait avec impatience les résultats annuels d’Ikea, après l’annonce du numéro un mondial de l’ameublement d’une grande réorganisation impliquant la suppression de 7500 emplois. A cette occasion le management avait déjà évoqué l’énorme transformation que devrait subir Ikea vu la concurrence grandissante de l’online et les changements dans le comportement d’achat des consommateurs.
Ingka Group (qui avec ses 367 magasins est de loin le principal des onze franchisés que compte le groupe suédois) a vu son chiffre d’affaires progresser de 5%, tandis que le bénéfice a chuté : durant l’exercice écoulé le bénéfice opérationnel a diminué d’un quart et le bénéfice net a plongé de plus de 40%, passant de 2,47 milliards d’euros à 1,47 milliard d’euros.
En cause ? De gros investissements à hauteur de 2,8 milliards d’euros. Et cette année ce montant sera encore plus élevé. L’impact de ces investissements sur le bénéfice était prévu, explique le directeur financier Juvencio Maeztu dans le Financial Times : « Ça fait partie du plan. Il y a un an nous avons décidé de ne pas répercuter les coûts de transformation sur nos clients. Nous avons délibérément choisi de faire baisser notre bénéfice pour financer la transformation de notre business » et « nous pensons maintenir le même niveau de bénéfice pour les trois prochaines années. »
Ingka Group est en mesure de financer les investissements entièrement par ses propres moyens, assure le CFO. Dans son bilan le groupe dispose encore d’environ 21 milliards d’euros, « un solide muscle financier » estime le directeur financier. « Nous travaillons selon le même modèle d’entreprise depuis 75 ans déjà. Durant la période 2018-2022 nous procéderons à un grand programme de transformation afin de préparer notre entreprise pour les 75 années à venir. »