Le mouvement des gilets jaunes pèse sur le secteur du retail. En France la grande distribution a déjà perdu plus d’un tiers de son chiffre d’affaires les jours de manifestations et en Belgique aussi les retailers ressentent les effets des actions. L’approvisionnement risque d’être lourdement perturbé.
Le retail français s’inquiète pour la période de Noël
En France les actions des gilets jaunes affectent les ventes en magasin : lors des manifestations du 17 novembre les retailers ont perdu en moyenne 35% de leur chiffre d’affaires journalier et le 24 novembre ils ont enregistré un manque à gagner de 18%, selon Nielsen. Dans certains hypermarchés le chiffre d’affaires a chuté de 70% en raison de blocages ou de rayons vides. La chaîne de supermarchés Auchan dit avoir perdu 50 millions d’euros au total suite aux trois journées de manifestations. Le 24 novembre les centres commerciaux français ont vu baisser leur fréquentation de 15%.
A l’approche de la période de fin d’année, période clé pour les commerçants, le secteur craint de nouveaux blocages et weekends de protestation. Les manifestations de plus en plus houleuses prennent souvent le retail pour cible : le weekend dernier une vingtaine d’entrepôts et une centaine de magasins auraient été bloqués. Sur le parking d’un centre commercial à Angers, un manifestant a même menacé de se faire exploser.
Les centres de distribution wallons bloqués
En Belgique aussi l’inquiétude commence à gagner les commerçants : sur différents sites industriels wallons les centres de distribution de Colruyt, Lidl et Mestdagh ont été bloqués et des dizaines de camions ont été arrêtés, explique la fédération du commerce Comeos dans le journal De Tijd. « Vendredi dernier un camion transportant des denrées alimentaires a été à l’arrêt pendant sept heures. La situation devient intenable », déplore la fédération.
« Si l’on n’intervient pas, l’approvisionnement risque d’être lourdement perturbé. Si les centres de distribution et les camions avec des produits frais sont bloqués, le secteur risque de devoir jeter des tonnes d’aliments », prévient Comeos.